La transformation numérique d’Accor connaît des hauts et des bas. Elle avait débuté en 2014 avec la nomination de son premier chief digital officer, Vivek Badrinath. Sébastien Bazin, le PDG du groupe hôtelier, lui allouait un budget de 225 millions d’euros sur cinq ans.
Plusieurs CDO se sont succédé depuis, et l’entreprise a traversé une crise mondiale. En 2022, elle s’est en outre réorganisée avec une scission. De quoi atténuer un peu la complexité d’un groupe composé de 50 marques, 5 300 hôtels et 10 000 restaurants.
Snowflake et le cloud comme pierre angulaire
Au niveau de la data, le nouveau chief data officer Jean-François Guilmard, rattaché à la CDO et membre du Comex Alix Boulnois, a voulu apporter de la simplification et de la modernisation. Et cela commence par une nouvelle plateforme data.
Sa brique principale, pour le stockage et la manipulation des données, c’est le datawarehouse cloud Snowflake. Compute et stockage sont dissociés, ce qui présente des avantages en matière de scalabilité, fait valoir le chief data officer.
Le cloud demeure un composant central dans la nouvelle architecture d’Accor. Ce n’est pas une rupture pour un groupe depuis plusieurs années déjà rallié au cloud et à un hyperscaler comme AWS.
Sur la data, le cloud présente l’avantage de fournir « des capacités à lancer très rapidement de nouveaux produits », justifie Jean-François Guilmard, qui s’exprimait à l’occasion des Assises de la Data.
La stack technologique d’Accor se compose par ailleurs de la solution Privitar, « qui nous permet de répondre aux enjeux du RGPD. Nativement, nous pouvons anonymiser et pseudonymiser nos données », indique le CDO.
Data Catalogue en 2023
Enfin, pour l’exposition des données auprès de populations distinctes, la Data factory du groupe propose à ses utilisateurs avancés Dataiku, ainsi que la solution Tableau, qui compte plusieurs milliers de licences.
En 2023, Accor complètera sa plateforme avec le déploiement d’un catalogue de données. Celui-ci permettra de référencer les différents jeux de données, ou golden sources, et de les documenter.
Au niveau de l’organisation, les compétences data sont centralisées au sein de la Data Factory. Cependant, les profils sont répartis en tribus correspondant aux grands domaines métiers de l’entreprise.
« Ce que nous avons voulu faire de la Data Factory, c’est un pôle d’excellence au service du business, et un pôle d’attraction pour les meilleurs talents », commente la chief digital officer de l’entreprise, Alix Boulnois.
Une organisation atypique des équipes
L’enjeu est double en effet : générer de la valeur grâce aux produits data, et attirer des compétences rares. Pour soigner cette attractivité, l’organisation est passée d’un modèle par système à une déclinaison par métier ainsi qu’à un fonctionnement en OKR.
Les CDO ont aussi voulu gommer les liens hiérarchiques. « Le modèle opératoire, c’est un modèle d’empowerment des équipes multifonctionnelles, qui ont des objectifs communs et dont les membres déterminent eux-mêmes leurs rituels », détaille Alix Boulnois.
Autre argument pour séduire et repenser l’organisation : le télétravail. Les collaborateurs ont la possibilité d’être présents physiquement au bureau seulement quatre jours par mois. Une approche qui n’est pas incompatible avec l’engagement des collaborateurs.
Il devra néanmoins prouver son efficacité avec une année 2023 dont l’objectif annoncé sera celui de la « capture accélérée de la valeur ».
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