Dès l’année prochaine, les voyageurs à bord des avions d’Air France bénéficieront d’un accès wifi à très haut débit, « comme à la maison ». Ce nouveau service gratuit sera accessible à tous les passagers quelle que soit leur classe. Ils devront juste se connecter depuis leur compte Flying Blue, le programme de fidélité du groupe Air France-KLM. A défaut, ils pourront créer celui-ci à bord, en quelques clics.
À compter de la saison été 2025, la compagnie aérienne équipera progressivement l’ensemble de ses avions, y compris sa flotte régionale. En attendant, l’offre actuelle de « wifi à bord » se maintient, avec la possibilité de d’envoyer gratuitement des messages depuis les applications de messagerie instantanée ou de souscrire à un « pass » payant pour naviguer sur internet. Un service qui n’a jamais brillé par ses performances.
La plus grande constellation au monde
Si Air France tient la promesse du wifi depuis 2016 en se rapprochant de Gogo, le spécialiste de la connectivité en vol, le groupe français passe une étape supplémentaire en s’adjoignant les services de Starlink, le leader mondial de l’internet satellitaire.
Avec 7 081 satellites au dernier pointage et 12 000 en prévision, la filiale de SpaceX détient la plus grande constellation de satellites en orbite basse. Une telle densité lui permet de proposer une accès internet très haut débit sur toute la planète, y compris dans les zones les plus isolées.
« L’expérience d’utilisation est ainsi stable, rapide et sécurisée », estime Air France dans un communiqué. Y compris au-dessus des montagnes ou des océans. Comparée aux satellites en orbite géostationnaire, situés à 36 000 km d’altitude, les satellites en orbite basse comme ceux de Starlink se positionnent à environ 550 km.
Cette altitude les rapproche des avions de ligne qui évoluent à des altitudes comprises entre 30 000 et 40 000 pieds, soit environ 9 200 à 12 200 mètres. Ce qui réduit la distance que les données doivent parcourir entre l’appareil et la constellation de satellite. Résultat, des connexions plus rapides pour une latence plus faible.
Un débit théorique de 220 Mbps
Starlink avance un débit théorique allant jusqu’à 220 Mbps mais, selon des tests récents, il plafonne autour de 100 Mbps. Ce qui reste suffisant pour une utilisation fluide d’internet. Autre avantage mis en avant par Les Echos : le service Starlink se contente d’une antenne fixe et non de la pose d’une antenne mobile sur le fuselage de l’avion, ce qui diminue son aérodynamisme et augmente sa consommation de kérosène.
En revanche, les satellites en orbite basse de Starlink n’offrent pas une couverture aussi complète que les satellites géostationnaires. Si les principales routes aériennes sont desservies, « la majeure partie de l’Afrique, la Turquie, les États d’Asie centrale, le sous-continent indien et une grande partie du Sud-Est asiatique, sont encore en attente de couverture, constate Les Echos. Et les États sous embargo américain, comme la Russie, la Chine et l’Iran, resteront autant de zones blanches ».
Renouveler l’expérience voyageur
Après Qatar Airways, Hawaiian Airlines et, plus récemment, United Airlines, Air France est la première compagnie européenne à signer avec Starlink, le service de connexion haut débit par satellite d’Elon Musk. Le wifi à bord est en passe de devenir un incontournable de l’expérience voyageur.
« Pendant le vol, il sera alors facile de rester en contact avec ses proches, de suivre en direct toutes les actualités du monde, de jouer à des jeux vidéo en réseau et bien sûr de regarder la télévision, des films et des séries en streaming », se réjouit Air France. Le service sera accessible depuis les smartphones, tablettes et autres ordinateurs portables. « Chacun pourra connecter plusieurs appareils en même temps », promet la compagnie tricolore.
Le wifi à bord est un élément clé pour fidéliser les voyageurs d’affaires et plus largement tous les passagers qui trouveront le temps de vol moins long. Si le prix du billet n’augmentera pas, la généralisation du wifi pourrait s’accompagner de services monétisables dans le domaine du divertissement ou de l’e-commerce. « Un public captif d’acheteurs », comme le note la startup française Skydeals, spécialisée dans les ventes privées aériennes et qui a Air France pour partenaire.