Il est de coutume en 2025 de se gausser grassement des smartphones Android qui veulent tous de plus en plus ressembler à l’iPhone. La recette est toujours la même : des tranches plates, un écran tout aussi plat et pas de chichi dans le design, un style simple et épuré fera l’affaire. Soyons clairs : aucun constructeur ne vous confirmera s’inspirer de leur illustre concurrent, mais personne n’est dupe.
C’est là qu’intervient le Honor 400 Lite. Alors que tous tentent de la jouer fine, de se cacher en modifiant un peu leur module photo, en adoptant un élément de design différenciant, en jouant pourquoi pas sur le niveau de biseautage des arêtes (oui ça existe), le Honor 400 Lite, lui assume. « Qu’ils viennent me chercher » semble-t-il dire, avec son module en triangle, avec sa pilule en haut de l’écran qui rappelle Dynamic Island et ses tranches qui, soyons honnêtes, seraient difficiles à distinguer du bon vieux smartphone à la pomme.
Un tarif loin de l’iPhone par contre
Si Honor joue son va-tout sur cet appareil, ce n’est pas pour rien. Le smartphone est vendu à un tarif plutôt agressif, 299 euros, relevé par une offre de lancement jusqu’au 14 mai qui le place à 249 euros dans certaines enseignes. Un tarif que le met loin des 329 euros du Honor 200 Lite, le précédent smartphone commercialisé par la marque dans cette gamme.
Honor 400 Lite au meilleur prix Prix de base : 299 €
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Le smartphone possède deux coloris, noir ou gris et une seule et unique configuration, 8 Go de RAM et 256 Go de stockage.
Design : un iPhone en plus léger et plus grossier
Nous l’avons déjà largement souligné en introduction de cet article, mais l’inspiration du Honor 400 Lite est évidente. Personne ne pourra nier que le constructeur chinois cherche à imiter Apple. Si on commence par le dos, le bloc photo reprend le motif de triangle sur un carré en le réinterprétant quelque peu, puisque nous n’avons que deux modules photo et un flash dans le troisième rond. En dehors du bloc, le smartphone adopte un revêtement noir mat (sur le modèle que nous testons) à la texture parfaitement lisse et dénuée de reflet. Il n’est toutefois pas exempt de quelques traces de graisse une fois que nos doigts l’ont utilisé quelque temps.
La tranche du Honor 400 Lite tranche un peu avec son modèle, puisque celle-ci n’est vraiment pas épaisse, 7,29 mm, et n’adopte pas les antennes apparentes. De même le poids de 171 g, sans doute l’élément le plus choquant lorsqu’on le prend en main pour la première fois, vient trancher avec le densité assez importante de l’iPhone. On peut d’ailleurs s’attarder sur la prise en main générale du smartphone qui étonne : à la fois grand, fin et léger, il représente un certain confort au quotidien. Nous avons eu du mal à revenir sur un téléphone plus traditionnel qui nous a paru soudainement bien lourd. Un bon point pour Honor.
En revanche, un point le ramène une nouvelle fois à son modèle non officiel : la présence d’un bouton caméra. Certes, le Honor 400 Lite n’est pas le seul à avoir cédé à cette nouveauté introduite sur les iPhone 16. En outre l’intégration dudit bouton est assez différente. Plutôt que l’aspect assez creusé et lisse qu’on retrouve sur l’iPhone, nous avons là un bouton en métal « classique » avec des capacités tactiles pour pouvoir slider dessus avec le doigt.
Terminons de filer la métaphore avec la face avant du Honor percée en son centre, en haut, d’une pilule de forme oblongue pour laisser de la place au capteur selfie et de reconnaissance faciale. L’écran est parfaitement plat comme sur 95 % des smartphones aujourd’hui et, il faut reconnaître un très bon point à Honor, les bordures noires autour de l’écran ne sont pas trop présentes. On pourrait même les qualifier de fines avec un rapport corps-écran de 89,8 %. Pour comparaison, le Galaxy A26 plafonne à 85,6 % avec un énorme menton disgracieux en bas.

Le niveau de finition du Honor est exemplaire pour un smartphone à 300 euros. Il n’est bien sûr, pas aussi avancé que sur un appareil premium, avec par exemple un toucher très plastique et des biseaux légèrement moins travaillés. Notons aussi le positionnement du capteur d’empreinte sous l’écran un peu bas, qui oblige à quelques circonvolutions pour l’activer. Mais honnêtement, peu de smartphones à ce prix peuvent se targuer d’être aussi beaux et agréables en main.
Au niveau durabilité, l’appareil peut se targuer d’une certification IP 64, garantissant l’étanchéité face à la poussière, mais seulement la résistance à l’eau et non l’immersion totale.
Écran : une dalle Oled efficace
Pour la partie écran, Honor donne dans le très classique, avec une grande dalle Oled de 6,7 pouces avec une définition de 2412 x 1080 pixels, ce qui donne une très bonne résolution de 394 ppp.
Luminosité de l’écran Fidélité des couleurs (delta E 2000 moyen)
Nous sommes sans aucun doute devant une des forces du smartphone. Sans atteindre des records, la dalle est suffisamment lumineuse pour ne pas avoir à plisser des yeux en extérieurs et il surclasse largement son concurrent, le Galaxy A26. La fidélité des couleurs mesurée par le 01lab pourrait être meilleure en mode vif.

Logiciel : Magic UI de plus en plus Magic AI
Le Honor 500 Lite est livré avec Magic UI 9.0, la dernière mouture de l’interface du constructeur fonctionnant sous Android 15. Le smartphone profitera de 5 ans de mises à jour, OS et sécurité confondus. Ce n’est pas aussi bien que Samsung et ses 6 années, mais cela demeure satisfaisant pour un produit de cette gamme de prix et vous laissera le temps de vous retourner.

Magic UI est une interface à laquelle il ne manque aucune fonctionnalité majeure. Son ergonomie laisse parfois un peu à désirer, mais une fois habitué, on s’en sort.
Le constructeur chinois a mis le paquet sur l’IA cette année et intègre une foule de fonctionnalités. En voici une liste non exhaustive :
- Moving photo, qui permet d’extraire en GIF ou en MP4 le moment avant la photo ;
- AI Eraser qui fait office de gomme magique pour effacer des éléments disgracieux d’un cliché ;
- AI outpainting, qui permet de créer des éléments dans l’image ;
- Le classique Entourer pour chercher de Google ;
- La Magic Capsule, cet espace autour du capteur selfie, qui va vous afficher des lectures en cours, un minuteur ou un enregistrement.
Photo : du fonctionnel
Voici la configuration photo complète du Honor 400 Lite :
- Grand angle avec capteur 108 Mpx de type 1/1,67 pouce, f1,8 ;
- Ultra grand angle avec capteur 5 Mpx, f/2,2 ;
- Module selfie avec capteur 16 Mpx, f/2,5.

Un mot sur le bouton caméra présent sur la tranche droite du Honor : celui-ci n’apporte vraiment pas grand-chose à l’expérience. Il permet de déclencher, d’ajuster la valeur de zoom et de forcer le focus en restant en demi-appui. Allez, donnons-lui tout de même un petit supplément de plaisir du photographe qui n’a pas besoin de toucher son écran. Dommage cependant de ne pas pouvoir accéder à d’autres réglages.
Grand angle
Commençons par le module principal, le grand angle. Celui-ci possède une qualité globale satisfaisante pour sa gamme de prix, dans le sens où les clichés obtenus dans des conditions favorables sont utilisables et chatoyants. Le smartphone adopte une colorimétrie légèrement flatteuse qui n’est pas pour déplaire. Si vous vous concentrez sur certains microdétails, vous remarquerez toutefois que le piqué n’est pas extraordinaire. La plage dynamique nous semble faire parfois preuve d’une certaine étroitesse, visible sur le blanc un poil trop exposé des bâtiments. Pour les zones sombres, rien de trop bouché. On pourrait même affirmer que le smartphone fait le choix de conserver les zones d’ombre dans une certaine pénombre, ce qui ajoute du naturel aux clichés.
De nuit, dans des conditions d’éclairage artificiel, nous avons constaté que le smartphone ramait déjà beaucoup plus. Il manque son focus la plupart du temps et ne parvient pas à corriger correctement les effets de flare sur l’éclairage public.
Mode portrait et zoom numérique
Sans téléobjectif, le Honor 400 Lite est forcé de s’appuyer sur les 108 Mpx de son module principal pour conserver suffisamment de pixels et cropper dans l’image s’il veut nous rapprocher de notre sujet.
En portrait, il faut pas mal pousser la tirette du Bokeh pour obtenir un flou d’arrière-plan satisfaisant. Si le détourage autour de cheveux est franchement correct, on se retrouve avec un rendu du visage un peu mi-figue mi-raisin. L’éclairage intérieur que nous avons utilisé n’est pas parfait certes, mais le smartphone manque franchement de piqué sur cet exercice.
De manière plus générale, le X2 et le X3 suivent à peu près la même ligne, avec un piqué un peu moins bon à mesure que l’on zoome. Si le X2 fonctionne encore à peu près, le X3 commence à avoir les coutures qui craquent. De même sur le X3, on constate que les zones sombres sont beaucoup plus bouchées.
Un rapide mot sur le zoom numérique X5, proposé nativement dans l’interface. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, la matière est complètement dénaturée avec de nombreux artefacts, un rendu trop flou et quelque chose d’assez peu utilisable. Pratique pour dépanner cependant afin de transmettre une information.

Par défaut, le module selfie donne un rendu assez peu naturel. Le visage est lissé, les couleurs donnent dans le sursaturé et l’arrière-plan n’est pas très détaillé. C’est fonctionnel, mais le rendu n’est pas au top.
Performances : convenable pour la vie de tous les jours, à fuir si vous voulez jouer
Le Honor 400 Lite est équipé de la puce MediaTek Dimensity 7025 Ultra gravée en 6 nm et comportant deux cœurs performances (A78) et six cœurs concentrés sur l’efficience (A55).
Au quotidien, le smartphone évite les temps de chargement trop long, mais il accuse quelques ralentissements (stutters) ici ou là. L’expérience reste tout à fait utilisable, mais c’est une petite perte de confort.

Mis face à ses concurrents directs, le Honor fait pâle figure. Il est dépassé par le Redmi Note 14 Pro+, le Galaxy A26 ou encore le Nothing Phone (3a) (nous affichons le modèle Pro, mais les performances du modèle de base sont les mêmes).
SoC AnTuTu 10 Score AnTuTu 10 CPU AnTuTu 10 GPU
Même s’il reprend du terrain sur le Redmi Note 14 avec sa puce Helio d’ancienne génération, il semble tout de même souffrir d’un gros manque de performances graphiques. Quel que soit le benchmark, son unité graphique (GPU) peine à sortir la tête de l’eau.
SoC Geekbench 6 Single-Core Geekbench 6 Multi-Core Geekbench 6 Compute Score (GPU)
La partie connectivité ne permet pas de rattraper le reste. Nous avons le droit à du WiFi 5, une génération de WiFi aujourd’hui totalement dépassée. Le support du Bluetooth 5.3 est déjà un peu plus correct.
Une autonomie un peu juste
Le Honor 400 Lite intègre une batterie de 5230 mAh. Il supporte en outre une charge power delivery de 35 W.

Lancé sur notre protocole d’autonomie mixte, qui simule une activité en continu, le smartphone affiche un résultat de 10 heures et 36 minutes. Pour comparaison, c’est donc mieux que le Galaxy A26 de Samsung et ses 9 heures et 35 minutes, mais aussi beaucoup moins bien qu’un Redmi Note 14 Pro+ et ses 13 h et 25 m. Ne parlons pas des 17 h et 18 m du Nothing Phone (3a) Pro.
Capacité de la batterie Autonomie mixte Temps de charge
Côté charge, le Honor 400 Lite a été testé avec un chargeur officiel de la marque capable de délivrer 100 W. Nous avons bien mesuré un pic à 32,1 W au début de la charge pour une moyenne de 14,6 W. Si au bout de 10 minutes, le smartphone affiche déjà 20 %, il lui faut 1 h 54 m pour une charge complète. C’est un des plus mauvais scores rencontrés sur notre nouveau protocole de charge .
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