Bard : dans l’urgence, Google temporise à Paris

Bard : dans l’urgence, Google temporise à Paris


Nous allions voir ce que nous allions voir ! Peut-être, l’entendre parler ou, à défaut, lire ses réponses à nos nombreuses questions. Une centaine d’invités, venus de plusieurs pays, avait répondu présente pour la conf « Google live from Paris », organisée cette semaine au siège français de l’entreprise.

Lui, c’est Bard. Présenté il y a juste deux jours par Sundar Pichai, le CEO d’Alphabet, c’est le dernier apprenti arrivé dans la classe des robots conversationnels. Les mauvaises langues disent que, pressé par le succès auprès du grand public du chef de bande ChatGPT d’OpenAI, Google s’est senti obligé de presser le pas sur le plan des annonces.

Car pour être clair, ce que Google a très certainement coincé en travers de la gorge, c’est que tout le monde pense que Microsoft ou un autre concurrent va devenir le premier de la classe en matière d’IA. Sundar Pichai a d’ailleurs tenu à écrire sur son blog avoir « redéfini les priorités de l’entreprise autour de l’IA il y a six ans ». De quoi posséder encore une longueur d’avance, et ce en dépit du succès phénoménal du chatbot d’OpenAI.

A Paris donc, des cadres de Google dépêchés expressément sur le Vieux Continent se devaient de répandre la bonne parole. Et ce ne fut pas un parcours de santé.

Déploiements et mises à jour, mais la France n’est pas particulièrement favorisée

Ainsi, l’application Lens, déjà utilisée plus de 10 milliards de fois chaque mois d’après Google, profite de « multisearch ». Avec sa nouvelle version boostée à l’IA, il est possible d’affiner les résultats obtenus en rajoutant une requête sous forme de mots. Par exemple, après avoir pris dans Lens une photo d’un vase de forme ovale et de couleur bleue situé devant soi, il est possible de taper le mot « jaune » : l’appli va renvoyer les images des vases ayant une forme similaire de couleur jaune trouvées sur internet.

En fait, ce Lens version multisearch était déjà accessible aux Etats-Unis depuis plusieurs mois. L’une des annonces du jour était la disponibilité de la nouvelle version de l’appli à travers le monde.

Lens va bénéficier aussi d’une nouvelle fonctionnalité « rechercher sur votre écran ». A savoir une recherche visuelle sur ce qui s’affiche sur l’écran du smartphone, vidéo ou autre contenu d’un site ou d’une appli. Mais cette fonctionnalité ne devrait pas être prête sur les appareils Android « avant les mois à venir ». Idem pour une autre fonctionnalité de Lens, une option de recherche multisearch locale, déjà disponible aux Etats-Unis, mais pas encore en France.

Google Maps doit également apporter une autre façon d’explorer, faire découvrir autrement de nouveaux environnements à l’aide de l’IA. Il s’agit de la « vue immersive ». Obtenue en combinant les masses d’images provenant de Street View et les photos aériennes. D’après des ressources fournies entre autres par des bases de données comme par exemple celles de la météo, il sera possible de faire coulisser le curseur du temps et de prévisualiser la fréquentation, l’ensoleillement à un moment donné d’un lieu donné comme une place devant un bâtiment prisé des touristes, un monument ou un parc. Le déploiement de « vue immersive » serait en cours dans plusieurs grandes villes comme Los Angeles, Londres, Tokyo. Mais pas Paris.

« Nous devons nous assurer que nous avons la source d’information la plus fiable »

Le porte-parole de Google s’est fait entendre dans la critique à pas feutrés de ChatGPT, c’est-à-dire de Microsoft. « Nous nous concentrons sur l’expérience utilisateur, tout d’abord. Parce que si vous n’obtenez pas une bonne satisfaction de l’utilisateur, il ne sert à rien de penser à l’argent. Nous devons nous assurer que nous avons la source d’information la plus fiable », explique Prabhakar Raghavan, Senior Vice President de Google. De quoi rassurer, ou se rassurer sans doute, sur la stabilité du modèle économique de Google, basé sur la requête par mots-clés associés à de la publicité, et qui serait menacée par ChatGPT.

La notion de « source d’information la plus fiable » ressemble fort en effet à une allusion à la proportion non négligeable d’erreurs présentes dans les réponses fournies par ChatGPT à cette heure, et dont le moteur doit pourtant alimenter très prochainement en résultats Bing comme Edge.

Reste que ce « Google live from Paris » n’a pas été l’occasion de mettre la main, ne serait-ce que de manière furtive, sur Bard. Seul un groupe de « testeurs de confiance » choisis par Google peuvent échanger avec lui. Et c’est peut-être une bonne chose. Avec Android présent sur 80 % des smartphones, Google pense certainement devoir encore prendre le temps de bien éduquer Bard avant de le laisser discourir publiquement. Surtout s’il est doué de sensibilité.





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