Numeum alertait ces derniers mois sur un ralentissement de l’activité dans l’industrie du numérique en France. Les données compilées par le cabinet PAC pour le syndicat patronal confirment la tendance.
En juillet, les entreprises du secteur tablaient encore sur une croissance des revenus (conseil, services et logiciel) de 5,8%.
Depuis, le coup de frein s’est accentué. Dans le cadre de son baromètre semestriel, Numeum prévoit désormais une hausse de 3,5%.
Des impacts sur la planification des investissements
“Après une décennie de croissance soutenue, le secteur numérique entre dans une phase de stabilisation”, analyse l’organisation patronale. ESN et spécialistes du conseil en technologies (ICT) sont les plus touchés.
En 2024, la croissance des services du numérique est estimée à tout juste 0,7% et à 1% pour le conseil. Les éditeurs de logiciels et plateformes cloud résistent mieux puisqu’ils affichent encore une hausse de leur activité de 8,2%.
Pour le patronat, les entreprises pâtissent notamment d’un climat d’instabilité politique et économique. Celui-ci pèserait sur la capacité des clients “à anticiper et planifier leurs investissements.” Dans ce contexte, Numeum et PAC “invitent à la prudence” sur 2025.
+4,1% de croissance en 2025
Pour l’année prochaine, les analystes évaluent la croissance du marché numérique à 4,1%, et “sans rebond significatif à court terme.” Mais si le secteur freine, il conserve malgré tout des “moteurs de croissance.”
Le rapport en identifie cinq principaux, historiques. Le cloud en est le premier. Il représente un marché de 20,1 milliards d’euros en hausse de 27% sur 2024. Les clouds verticalisés et la généralisation des approches containers participent notamment à cette dynamique.
La sécurité conserve également son rôle de moteur de croissance (4,6 milliards d’euros avec +11,9% de croissance), devant le Big Data(3,6 milliards d’euros à +15,7%), les services IA (1,8 milliard d’euros à +5%) et le numérique responsable (0,9 milliard d’euros à +27%).
Ralentissement aussi pour les recrutements
PAC considère par ailleurs l’IA générative comme un important réservoir de croissance pour les entreprises du secteur. Cependant, son “potentiel révolutionnaire” serait “entravé par des freins à lever”, dont l’identification des cas d’usage et le chiffrage de la valeur.
Dans un secteur numérique en plein ralentissement, les recrutements aussi marquent le pas. Près de 30% des entreprises déclarent avoir réduit leurs recrutements ou ne pas en avoir effectué du tout au second semestre. Cette proportion a été multipliée par 3 en 1 an.
“Ce recul impacte tout particulièrement les profils en reconversion ainsi que les jeunes diplômés, qui rencontrent davantage de difficultés à s’intégrer sur le marché de l’emploi.”