Binance : les enquêtes se multiplient pour le géant des exchanges

Binance : les enquêtes se multiplient pour le géant des exchanges







Pas facile d’être une star : la bourse d’échange de cryptomonnaie Binance fait aujourd’hui partie des sociétés les plus en vue du secteur. Mais le succès et la popularité lui valent aussi une attention accrue de la part des régulateurs. On a ainsi appris grâce à Bloomberg que la SEC, l’autorité américaine des marchés financiers, avait ouvert une enquête sur la genèse du Binance Coin, ou BNB Token, un token émis par la plateforme. Les enquêteurs souhaitent savoir si Binance a bien respecté la régulation en vigueur lors du lancement de ce token en 2017. L’investigation cherche à déterminer si les tokens émis à cette époque devaient être considérés comme des titres selon le droit américain, et donc être déclaré auprès de la SEC.



L’enquête ouverte récemment aux États unis devrait prendre plusieurs mois avant d’arriver à sa conclusion. Mais elle vient s’ajouter aux autres dossiers concernant Binance déjà suivis par l’autorité américaine des marchés financiers. Celle-ci enquête déjà sur la filiale américaine de Binance, Binance.us, soupçonnée d’avoir accordé des accès préférentiels à sa plateforme à deux sociétés de trading proches du directeur de Binance, Changpeng « CZ »Zhao.

La grande blanchisserie

Et l’autorité des marchés américains n’est pas la seule à se pencher sur le cas de Binance : une autre enquête publiée cette semaine par Reuters affirme que la plateforme aurait été utilisée depuis 2019 par divers groupes cybercriminels et escrocs pour blanchir des fonds. L’enquête de Reuters montre que jusqu’au milieu de l’année 2021, les vérifications d’identités opérées par la plateforme à l’égard de ses clients se seraient révélées largement insuffisantes. L’enquête de Reuters affirme ainsi que la plateforme Binance a notamment permis aux cybercriminels du groupe Lazarus, généralement rattaché à la Corée du Nord, de blanchir l’argent volée à plusieurs plateformes de finance décentralisée. La plateforme aurait également été utilisée par de nombreux utilisateurs et vendeurs de la place de marché illégale Hydra Market, fermée par les autorités allemandes en début d’année.

L’enquête de Reuters, qui s’appuie notamment sur des estimations opérées par des sociétés spécialisées dans le pistage des fonds sur les blockchains, estime ainsi que l’équivalent de 2,35 milliards de dollars d’argent sale aurait transité par la plateforme entre 2017 et 2021. Selon un rapport indépendant, réalisé par la société Chainalysis en 2020, la plateforme aurait reçu 770 millions de dollars d’origine criminelle au cours de la seule année 2019. La société a néanmoins renforcé ses contrôles d’identité et de transparence au cours de l’année 2021.

Portée par ce succès, Binance tente aujourd’hui par tous les moyens de faire oublier son passé et de s’offrir une respectabilité. C’était notamment l’objectif de sa stratégie orchestrée autour du Paris Blockchain Week Summit : le dirigeant de la société avait multiplié les appels du pied en direction de la France, laissant entendre que le pays pourrait devenir le siège européen de Binance. La société a largement communiqué autour de son enregistrement en tant que PSAN, profitant de la confusion entre les notions d’agrément et d’enregistrement de ce statut.





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