Initialement prévue fin août et reportée à plusieurs reprises en raison de conditions météorologiques défavorables, la mission NS-23 de Blue Origin a finalement décollé lundi depuis le Launch Site One dans l’ouest du Texas. Un décollage avec près d’une heure de retard à cause de plusieurs interruptions du compte à rebours pour une raison qui n’a pas été communiquée.
Ce 23e vol suborbital pour la fusée New Shepard a mal tourné et la société de Jeff Bezos vient de connaître son premier échec. Sachant que le tout premier vol de New Shepard en 2015 a été considéré comme un échec partiel, avec la destruction du module de lancement lors d’une tentative d’atterrissage.
Un peu plus d’une minute après le décollage de NS-23 et alors que tout semblait bien se dérouler, la capsule a été éjectée à la suite d’une défaillance du booster – propulsé par le moteur-fusée BE-3 – qui a semblé dévier légèrement de la verticale.
Le système de sauvetage à l’épreuve du feu
Au cours de ce vol raté, le système de sauvetage de la capsule a bien fonctionné pour la séparation et l’éloignement très rapide de l’étage de propulsion réutilisable. La capsule a atteint une altitude de près de 11,4 km avant de redescendre. Elle a finalement pu être récupérée après un atterrissage sous parachute. Le booster s’est lui écrasé et a été détruit.
Selon Blue Origin, il n’y a pas eu de blessés. Une allusion aux conséquences de la destruction du booster. Un point à souligner est en effet que le vol NS-23 était un vol non habité, sans les fameux touristes spatiaux et futurs astronautes pour franchir les 100 km d’altitude.
La mission NS-23 transportait 36 charges utiles provenant d’universités, d’instituts de recherche et d’étudiants du monde entier. Deux charges utiles étaient sur l’extérieur du booster et 18 étaient financées par la Nasa.
Enquête en cours et calendrier compromis
Un autre élément important à prendre en compte est que Blue Origin utilise des étages de propulsion différents pour le lancement de ses vols sans équipage à bord et ses vols de tourisme spatial. Pour le moment, Blue Origin a procédé à six vols de tourisme spatial. Le septième était prévu pour le quatrième trimestre de cette année, avec à bord Justin Sun qui avait remporté les premières enchères à 28 millions de dollars, et cinq autres passagers de son choix.
Le calendrier risque désormais d’être bousculé et c’est quoi qu’il en soit un coup qui va être difficile à encaisser pour Blue Origin. La FAA (Federal Aviation Administration) a fait savoir qu’elle supervisera l’enquête sur l’accident du vol NS-23 de Blue Origin, tout en soulignant que la capsule a atterri en toute sécurité, et que le booster s’est écrasé dans la zone prévue en cas de danger.
» Aucun blessé ou dommage matériel public n’a été signalé. Avant que New Shepard puisse reprendre ses vols, la FAA déterminera si un système, un processus ou une procédure en lien avec l’accident a affecté la sécurité publique. Il s’agit d’une pratique standard pour toute enquête sur un accident « , indique la FAA.