L’entreprise aérospatiale de Jeff Bezos a tenté d’attirer l’attention des régulateurs face à l’utilisation massive du Kennedy Space Center par SpaceX. En Floride, le site de lancement spatial rencontre une difficile cohabitation.
SpaceX ne prend pas seulement de la place sur l’orbite basse. Au sol, c’est au Kennedy Space Center qu’il attise les critiques, alors que sa fréquentation sur les pas de tir du mythique centre aérospatial de Cap Canaveral va augmenter. Blue Origin, son grand concurrent (qui travaille de plus en plus avec les clients de SpaceX) a tenté d’attirer l’attention de la Federal Aviation Administration dans une lettre. À la suite de la création d’une nouvelle rampe de lancement pour Starship, Blue Origin a critiqué SpaceX en partageant ses doutes.
La mise en garde tient sur la « santé et la sécurité de la population des environs, y compris le personnel de Blue Origin », ainsi que la « qualité et la sécurité de l’air, de l’eau et des ressources terrestres en ce qui concerne le rejet de matières toxiques ou dangereuses », et les « impacts sur l’approvisionnement en eau ou l’épuisement des ressources en eau ». Pour calmer le jeu, l’entreprise proposait ainsi la mise en place de nombre limité de lancements, d’horaires et de nouvelles infrastructures pour fluidifier le travail des autres sociétés.
Évidemment, Blue Origin cherche ici à se faire une place sur l’un des sites les plus importants pour ses propres lancements. SpaceX a d’ores et déjà annoncé le lancement de plus de 44 fusées Starship par an, loin de la cadence que l’on connaissait jusqu’alors, pour son plus imposant lanceur qui n’était qu’au stade de développement (il a récemment effectué son quatrième vol d’essai). Sur place, Blue Origin compte pouvoir lancer New Glenn, une concurrente à Starship qui connaît déjà 4 ans de retard sur la planification de son premier vol d’essai.
La prise de parole de Blue Origin concernant SpaceX rappelle néanmoins les conséquences du premier vol d’essai de Starship en avril 2023, lorsque le site de Starbase à Boca Chica au Texas fut totalement détruit. Avec ses 33 moteurs et ses plus de 5000 tonnes de poussée, rien n’avait résisté après le décompte final, et les débris furent observés sur un rayon bien trop dangereux pour la population aux alentours. Même chose pour le nuage de fumée qui s’était levé et avait atteint la ville de Port Isabel.
La réaction d’Elon Musk : « Sue Origin »
À l’annonce de la note de Blue Origin, Elon Musk, le patron de SpaceX, avait réagi sur le réseau social X. Dans un post, il avait noté « Sue Origin », un jeu de mots entre le fait d’intenter une action en justice contre Blue Origin, et le surnom qu’il aime donner à l’entreprise.
Il ajoutait dans un autre post que Blue Origin n’en était pas à sa première tentative, et qu’il s’agissait de la troisième. « C’est hypocrite. Ce n’est pas cool de leur part d’essayer d’entraver les progrès de SpaceX par une guerre juridique ». Une référence à une première plainte déposée en 2013, également sur le sujet du Kennedy Space Center, et en 2014, concernant une violation de brevet.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source :
Gizmodo