Commandé par Donald Trump lors de son premier mandat en 2017, le nouvel avion présidentiel Air Force One est en retard chez Boeing. Le président américain souhaite maintenant contourner l’avionneur et rénover son propre 747. Une solution « provisoire » tout droit venue d’un projet qatari.
Donald Trump convoite un Boeing 747 de chez Global Jet, fabriqué à la demande du gouvernement qatari et vendu à la société de taxis aériens en 2023. Avec ce nouveau Jumbo Jet, le président américain compte s’offrir une solution alternative à celle de Boeing – très en retard – pour obtenir un nouvel avion présidentiel « Air Force One ».
Commandés lors du précédent mandat de Donald Trump, en 2017, deux nouveaux Boeing 747 devaient être livrés en décembre 2024. Deux nouveaux 747-8 pour remplacer les actuels 747-200, mais qui ne sont pas prêts d’arriver dans les temps. En cause : des changements de conception, les contraintes que l’on connaît sur les chaînes d’approvisionnement et de main-d’œuvre, et un dépassement de budget (3,9 milliards de dollars).
Au mois de janvier, la Maison-Blanche avait déclaré que le président américain compter sur Elon Musk et le DOGE pour accélérer le calendrier du programme de remplacement de la flotte Air Force One. Rien ne semble avoir avancé de ce côté-là, et il est aujourd’hui l’heure pour Donald Trump – qui semble bien pressé – de vouloir une solution alternative.
Au moment de remettre la tâche à Elon Musk, la Maison-Blanche mentionnait que Boeing allait lui fournir une nouvelle estimation du temps avant la livraison des nouveaux appareils au cours du printemps. Désormais, on sait que l’avionneur ne voit pas de livraison possible avant 2027 voire 2028. Pas de quoi permettre à Donald Trump de voler dans l’appareil. Il faudra donc que d’ici là, son successeur accepte de régler la note.
D’où vient le nouveau 747-8 choisi par Donald Trump ?
Le 747 de remplacement, qui appartient à Global Jet, a été choisie par Donald Trump lors de la seconde moitié du mois d’avril, rapporte le Wall Street Journal. Une décision qui intervenait quelques semaines après une visite du PDG de Boeing dans le Bureau ovale, certainement pour annoncer le prolongement du programme jusqu’en 2027/2028.
Depuis, le président américain aurait ordonné à l’Armée de l’air de travailler avec L3Harris, un industriel spécialisé dans la défense, pour réaménager le 747 immatriculé P4-HBJ de Global Jet. Dans sa configuration de base, il ne profitait d’un aménagement VIP, avec une autonomie supérieure à celle proposée par Boeing sur ses configurations classiques destinées aux compagnies aériennes. Il manquera donc que L3Harris le mette aux normes de sécurité, avec les instruments nécessaires.
On ignore encore à quelle date l’avion sera prêt pour intégrer la frotte de la présidence américaine. L’avion devra, en tout cas, servir pendant quelques années, jusqu’à ce que Boeing fournisse ses deux nouveaux exemplaires baptisés VC-25B. L3Harris en sort grand gagnant, alors que l’entreprise récupère de plus en plus de contrats du Pentagone, et que son activité représente aujourd’hui un tiers du chiffre d’affaires de Boeing.
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Source :
Wall Street Journal