Saturé, le mobile est avant tout un marché de remplacement. A l’inverse, le fixe avec la généralisation de la fibre optique et la disparition progressive de l’ADSL offre de belles perspectives de croissance.
Arrivé bon dernier sur ce segment en 2008, Bouygues Telecom a su rattraper son retard en multipliant les annonces commerciale et en jouant sur la qualité de service.
Après son offre sans engagement B & You Pure Fibre à destination des jeunes, puis son programme B. iG incitant les familles à regrouper leurs forfaits pour obtenir de substantielles remises, l’opérateur lançait en janvier sa nouvelle Bbox en misant sur les performances du « vrai » WiFi 7.
40 millions de prises FTTH à fin 2026
Une stratégie gagnante. Bouygues Telecom a attiré 615 000 nouveaux clients dans la fibre optique en 2024, dont 207 000 sur le dernier trimestre. En tenant compte des résiliations dans l’ADSL, son portefeuille dans le fixe comprend 5,2 millions d’abonnés, soit 263 000 de plus en un an, dont 111 000 nouveaux venus au quatrième trimestre.
Alors que la part des clients fibrés atteint 81% de son parc dans le fixe, contre 73 % un an auparavant, Bouygues Telecom entend poursuive sa présence géographique sur l’ensemble du territoire national. L’opérateur se donne pour objectif de commercialiser environ 40 millions de prises FTTH à fin 2026 contre plus de 38 millions actuellement.
Ce régime fibre permet de gagner en rentabilité. En dépit de la guerre des prix engagé entre les quatre opérateurs hexagonaux, le revenu mensuel moyen par abonné (ABPU) au fixe augmente de deux euros sur un an pour atteindre 33,4 euros par client et par mois.
Intégration progressive de La Poste Telecom
Alors que Bouygues Telecom alertait, le 2 octobre, sur une dégradation du marché mobile grand public, l’opérateur affiche de solides résultats commerciaux sur ce segment également. Il compte 18,3 millions de clients dans le mobile, soit 2,8 millions de plus qu’à fin décembre 2023.
Si l’essentiel de ce gain est à mettre à l’actif du rachat de La Poste Telecom et de ses 2,4 millions de clients, la filiale du groupe Bouygues a néanmoins réussi à attirer 339 000 nouveaux clients en 2024. Un beau succès qui pourrait ne pas se répéter en 2025. Alors que l’opérateur puisait avant tout ses nouveaux clients chez SFR, celui-ci devrait repartir à l’offensive après avoir restructuré sa dette.
En repli de 0,6 euro sur un an à 19,1 euros par client par mois, l’ABPU mobile fait les frais d’un marché particulièrement concurrentiel mais aussi du modèle entrée de gamme de La Poste Telecom dont l’ABPU n’est que de 11 euros.
L’intégration de La Poste Telecom s’échelonnera entre 2025 et 2027 avec des opérations de migration des clients du MVNO sur le réseau de Bouygues Telecom. Des synergies sont attendus en matière d’achats, de licences informatiques, d’assurances ou encore de communication.
Une offre fixe dans les bureaux de poste
Bouygues Telecom entend, par ailleurs, capitaliser sur la notoriété de la marque La Poste Telecom. Alors que le réseau des quelque 7 000 bureaux de poste ne commercialisaient jusqu’alors que des forfaits mobiles, l’opérateur annonce le lancement, au quatrième trimestre 2025, d’une offre commerciale dans le fixe.
En termes de résultat consolidé, Bouygues Telecom enregistre un chiffre d’affaires annuel en 2024 de 7,82 milliards d’euros, en hausse de 1 %, et un Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements) après loyer de 2,037 milliards d’euros, en hausse de 68 millions d’euros sur un an.
En dépit des dépréciations dues à l’intégration de La Poste Telecom, l’opérateur affiche un résultat opérationnel courant de 795 millions d’euros, stable par rapport à 2023.