La rentrée s’annonce morose au siège social de Bouygues Telecom à Meudon. Selon les informations recueillies par Le Parisien, un plan social, en préparation depuis plusieurs mois, devrait être déclenché à la fin du mois ou « au milieu de l’automne ».
Pour un délégué syndical CFDT cité par le quotidien, le chiffre de mille départs reviendrait régulièrement. Les suppressions de postes cibleraient notamment « des postes d’ingénieurs informatiques ou en lien avec la relation client ». Interrogée par ZDNet, Bouygues Telecom dément formellement cette information.
Au-delà du gel des embauches décrété d’ici à 2025, le même représentant du personnel évoque la possibilité que l’opérateur recourt davantage à la main d’œuvre de ses filiales nearshore basées à Porto (Portugal) et Rabat (Maroc) afin de diminuer sa masse salariale.
La guerre des prix relancée
Lors du dernier comité social et économique (CSE), la direction de Bouygues Telecom aurait fait passer le message qu’une modernisation et une transformation de l’opérateur étaient indispensables afin de tenir compte de la faible croissance du marché français.
La guerre des prix est relancée depuis quelques mois après la poussée inflationniste qui avait vu les tarifs fortement augmenter. Cette forte concurrence pèse sur la rentabilité des opérateurs alors qu’ils doivent consentir de lourds investissements pour parachever la couverture de leurs réseaux 5G et fibre optique.
Selon un tract de FO, l’opérateur observe « un très net ralentissement du marché mobile en volume et un peu moins sur le fixe. » « Bouygues Telecom est dans une zone de turbulence au niveau mobile, avec une remise en cause de son modèle ».
Stratégie de reconquête
Baptisée Cap 2030, le stratégie de reconquête porte, selon ce document, sur l’amélioration de la qualité des réseaux fibre ou le développement du BtoB dans le fixe ou encore sur la diversité des canaux pour répondre à tous les segments de clients. La transformation interne porte, elle, sur les apports de l’IA générative, l’allègement du portefeuille d’offres ou les recours aux centres portugais et marocain.
Le même délégué syndical CFDT interrogé par Le Parisien rappelle le relatif « faible » endettement de Bouygues Telecom de 3 milliards d’euros à comparer à ceux de SFR ou d’Orange. Alors que l’opérateur est désormais autorisé à racheter La Poste Mobile, il rappelle également ses bons résultats financiers.
Une premier semestre solide
Au 1er semestre 2024, le chiffre d’affaires facturé aux clients a, de fait, augmenté de 5 % pour s’élever à 3,1 milliards d’euros. A fin juin, Bouygues Telecom comptait 15,6 millions de clients dans le mobile, soit un gain de 76 000 abonnés. Le revenu moyen par abonné (ABPU, Average Billing Per User) est stable sur un an à 19,7 euros.
« Avec les tensions persistantes sur le pouvoir d’achat entraînant une migration de clients vers des forfaits plus économiques », cet ABPU pourrait toutefois baisser d’ici la fin de l’année 2024 « si l’intensité concurrentielle perdurait », indique le groupe Bouygues dans un communiqué.
Dans le fixe, Bouygues Telecom capitalisait 3,8 millions d’abonnés à fin juin. L’opérateur a attiré 249 000 nouveaux clients sur le premier semestre, dans un marché en croissance. Sur un an, il a vu cette fois son ABPU augmenter de 2,5 euros à 33 euros par client et par mois, « grâce à la poursuite du déploiement de la fibre et à la bonne qualité de son réseau et de ses équipements».