Tout en refusant de payer le montant réclamé par TF1 pour la diffusion de ses chaînes gratuites de la TNT, le groupe Canal+ a aussi ses propres combats à mener, notamment en matière de piratage de ses propres chaînes.
Si la loi sur l’audiovisuel de 2021 a renforcé l’arsenal contre les services IPTV illégaux, Maxime Saada, président du directoire du groupe Canal+, a fait entendre qu’il voulait aller plus loin dans la lutte contre le piratage des chaînes, notamment lorsqu’elles diffusent des programmes sportifs.
Evoquant le « préjudice majeur causé par l’IPTV« , il a distingué le live-streaming, qui pirate simplement les contenus, et l’IPTV qui, avec un boîtier physique et en vendant ses propres abonnements, attaquerait directement le modèle économique de la TV payante.
Haro sur l’IPTV
« Il s’agit d’une utilisation contrefaisante d’objets légaux« , a-t-il insisté auprès de la commission de la culture du Sénat, avec un détournement des usages légaux par des applications illégales.
Le patron de Canal a rappelé que l’Arcom a estimé à 9% la proportion d’internautes utilisant de l’IPTV illicite pour regarder des événements sportifs et affirme que les offres d’abonnements illégales sont en augmentation sur les réseaux sociaux.
Problème : « de nombreux utilisateurs ne pensent pas être dans l’illégalité car ils paient une forme d’abonnement« , ce qui complique l’approche pour réduire le phénomène.
Blocage d’IP, une solution efficace ?
Selon Pure Médias, l’approche préconisée est un « blocage IP par voie judiciaire » qui s’est avérée efficace au Royaume-Uni dans le cadre de la diffusion de la Premier League.
Ce qui n’empêche pas non plus de continuer de faire la chasse aux sites de live streaming. Canal+ aurait ainsi bloqué quelque 500 noms de domaines cette année et s’attend à doubler cette valeur l’an prochain.
Les effets sont déjà visibles avec des abonnements plus nombreux pour les journées phares d’événements sportifs par rapport à l’an dernier. La diffusion d’événements sportifs est l’une des principales portes d’entrée de l’IPTV illégale et de nombreuses actions judiciaires ont été menées contre les services donnant accès aux matchs des grandes compétitions nationales et européennes.