Pour décarboner l’industrie et le secteur des transports, il faudra faire appel aux énergies renouvelables mais une voie d’avenir pourrait également venir de l’hydrogène.
Cette source d’énergie est notamment vue comme une alternative pour le transport de masse (train, avion…) et diminuer les émissions de gaz à effet de serre des poids lourds et utilitaires.
L’hydrogène pourrait un jour se faufiler jusqu’aux véhicules particuliers mais les premières expériences restent modestes faute d’infrastructures et de production suffisantes.
10 GW voulus en 2035, à peine une fraction produite en 2023
Pour la production, justement, l’Hexagone souhaiterait devenir un puissant acteur de la filière hydrogène bas carbone, qu’il s’agisse de le produire à partir d’autres énergies (vertes, nucléaire) ou bien de l’extraire de gisements naturels (le fameux hydrogène blanc) dont plusieurs ont été identifiés sur le territoire.
Toutefois, entre l’aspiration d’une capacité de production de 6,5 GW en 2030 et de 10 GW d’ici 2035 et la réalité, le décalage est encore immense. En ce début 2024, la capacité de production d’hydrogène par électrolyse n’est encore que de 30 MW, certes doublée par rapport à 2023 mais toujours très loin de pouvoir prétendre à jouer un rôle de premier plan.
Les projets en cours de validation financière doivent pouvoir amener à une capacité de 300 MW prochainement mais on reste toujours loin des ambitions affichées. Les problématiques de réglementation et le manque de visibilité des projets concrets ont freiné les capacités d’investissement massif dans des infrastructures de production d’hydrogène, une situation qui devra évoluer si la France veut tenir son calendrier.
Toujours le même problème d’amorçage du secteur
L‘électricité issue du nucléaire désormais considéré comme source d’énergie bas carbone utilisable pour la production d’hydrogène aura un rôle important à jouer…si l’évolution de son prix est lisible dans un temps long de manière à ce que les investisseurs puissent s’engager sur des projets de long terme.
Pour le moment, les projets en cours et à venir ne permettent pas d’aller au-delà d’une production de 2,5 GW en France ces prochaines années. Il faudra donc trouver des solutions et un environnement moins hostile pour pouvoir dépasser ce plafond.
Une solution pour compléter le défaut de production pourrait venir de l’importation d’hydrogène vert depuis d’autres pays européens, en fonction des tarifs pratiqués. Mais là encore, l’industrie manque de repères pour pouvoir se projeter sur la décennie suivante.
Pour le moment, les producteurs attendent d’avoir une visibilité sur de grands projets d’utilisation de l’hydrogène avant d’augmenter leurs capacités tandis que les porteurs de projets peinent à les concrétiser faute de pouvoir s’assurer de solides approvisionnements. Toujours cette problématique de l’oeuf et de la poule…