les premiers avis contrastés sur l’Apple Vision Pro

Vision Pro


Le Vision Pro sera officiellement en vente ce vendredi 2 février, mais d’ores et déjà les premiers tests ont été publiés dans la presse américaine histoire de faire monter la sauce. Apple a-t-elle réussi son coup avec ce premier « ordinateur spatial » ? Il y a de l’enthousiasme, mais aussi pas mal de points d’interrogation.

Difficile d’avoir un avis définitif sur le Vision Pro : l’appareil est le premier du genre pour le constructeur, qui le présente comme un « ordinateur spatial » et non comme pas un casque de réalité virtuelle ou augmentée. Et la lecture des premiers tests de l’engin ne va guère nous aider ! En attendant le propre test de 01net, voici un condensé de ce que les testeurs américains ont pensé du Vision Pro.

Un condensé de technologies parfois mal fagotées

L’enthousiasme est palpable chez Todd Haselton de CNBC : il serait prêt à faire un chèque de 3 500 $ à Apple pour s’offrir son propre casque… s’il en avait les moyens ! Il pourrait même envisager de revendre son iPad Pro et son MacBook Pro pour couvrir une partie de la facture (mais ça ne suffira pas).

« Beaucoup de personnes apprécieront de pouvoir lire les actualités et naviguer sur le web tout en ayant un énorme écran de télévision en se prélassant sur leur canapé », écrit-il. « Certains trouveront qu’ils peuvent travailler [avec le Vision Pro]. C’est ce que j’ai fait, et c’est amusant ». Todd Haselton regrette tout de même un App Store assez léger, avec de grands noms absents.

La plupart des autres tests sont plus nuancés. C’est le cas de Scott Stein, de CNET, pour qui le Vision Pro est « l’un des produits les plus difficiles que j’ai eu à évaluer. Certaines parties sont époustouflantes, d’autres ne semblent pas complètement terminées ».

En l’état actuel des choses, il ne peut pas recommander l’appareil à des amis ou à sa famille ; en revanche, les personnes intéressées par ces technologies et qui en ont les moyens pourraient bien craquer. Pour tous les autres, le testeur suggère plutôt de s’offrir une démo (gratuite) dans un Apple Store et de prendre son mal en patience le temps que la plateforme mature.

Scott Stein loue la qualité des deux écrans micro OLED 4K internes (23 millions de pixels), « une technologie qui va s’intégrer dans les autres casques à l’avenir » et qui sur le Vision Pro se montre « au-delà de ce que les appareils actuels proposent ». Il relève aussi l’absence complète de processus de configuration de l’espace environnant, qui est immédiat sur le casque d’Apple contrairement à la concurrence.

Nilay Patel de The Verge souligne deux bizarreries du produit. L’écran EyeSight pour commencer : imaginé par Apple comme un élément essentiel afin de rester connecté au monde extérieur, cet écran affiche les yeux de l’utilisateur quand quelqu’un lui parle ou est à proximité.

« C’est un écran OLED basse résolution avec un panneau lenticulaire qui livre un léger effet 3D, et il est tellement sombre et le verre de protection est si réfléchissant, qu’il est en fait difficile de le voir dans la plupart des éclairages normaux à lumineux », déplore le testeur. « Lorsque les gens voient vos yeux, c’est une image fantomatique et basse résolution d’eux qui donne l’impression d’être un effet spécial ». L’utilisateur n’a aucune idée de ce qui se passe sur cet écran extérieur, ce qui rend les interactions vraiment étranges.

Nilay Patel apprécie la qualité des écrans internes, en revanche il relève qu’avec leur compatibilité avec 92 % de la gamme de couleurs DCI-P3, le Vision Pro n’affiche en réalité que 49 % des couleurs perçues par les yeux. Le champ de vision n’est pas énorme (probablement moins que les 110 degrés du Quest 3), les bords de l’image peuvent présenter des effets de vignettage et de distorsion. En résumé, le casque « vous rappelle constamment que vous regardez une vidéo sur des écrans, et la réalité est tout simplement beaucoup plus intéressante que ça ».

Joanna Stern du Wall Street Journal loue les contrôles intuitifs du Vision Pro : « Regardez une application et pincez-là dans l’air pour la sélectionner. Pour faire défiler, pincez, maintenez et faites glisser. Si une application semble “proche” de vous, vous pouvez simplement tendre la main et la toucher. Se déplacer est intuitif, même si les autres personnes dans la pièce pensent que vous jouez à un jeu de charades ».

La journaliste souligne un des soucis du casque : son poids compris entre 600 et 650 grammes (selon le harnais utilisé). « La conception en métal et en verre donne [à l’appareil] un aspect haut de gamme et une sensation de lourdeur ». Autre problème : le clavier virtuel ! « Il va vous rendre fou si vous vous en servez pour autre chose que des messages courts. Et sélectionner des boutons plus petits en les pinçant devrait rester une activité de fête foraine »…

Joanna Stern s’est également lancé dans une recette avec son casque sur la tête : « Le Vision Pro est l’ordinateur ultime de la cuisine », affirme-t-elle ! « J’étais inquiet à l’idée de manier un couteau, mais il n’y a pas de latence perceptible entre ce que vous voyez à l’écran et ce qui se passe réellement. Tout est un peu pixélisé, mais en revanche, vos yeux ne pleurent pas lorsque vous coupez des oignons ! ». Et l’app Crouton attache un minuteur virtuel au dessus de la casserole…

Néanmoins, le Vision Pro a aussi toutes les caractéristiques d’un produit de première génération : « C’est gros et lourd, son autonomie est nulle, il y a quelques apps super et il y a des bugs ». Néanmoins, le casque a un petit côté science-fiction qui semble annoncer un avenir lointain, celui des lunettes de réalité augmentée…

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