Comme une foule de célébrités, Kev Adams a fait la promotion d’une collection de NFT plutôt douteuse l’an dernier. Le projet a ruiné plus de 700 investisseurs espérant gagner de l’argent grâce à un film d’animation…
En mai 2022, une pléthore de célébrités, dont Kev Adams, Camille Lellouche, Maître Gims ou encore Anthony Alcaraz ont fait la promotion d’un projet intitulé Plush sur leurs réseaux sociaux. Les personnalités encourageaient leurs fans à participer au financement d’un film d’animation en achetant une collection de NFT à l’effigie de nounours multicolores.
Chaque œuvre numérique était proposée au prix de 1250 euros. Grâce à l’opération, les producteurs espéraient récolter 60 millions d’euros. En échange de leurs investissements, les détenteurs de NFT devenaient des coproducteurs du film.
Ils devaient donc recevoir une partie (80 %) des recettes générées par la sortie en salles. En amont, les acheteurs devaient aussi pouvoir participer au scénario. Aux dires de Kev Adams, il était possible de multiplier sa mise par six ou sept en deux ans. Une promesse égalment visible sur le site web, qui parle « d’un retour sur investissement de 516 % en 24 mois ».
« Plush est le premier film d’animation associé à une collection NFT où les détenteurs deviendront coproducteurs et recevront une part des bénéfices du box-office mondial du film », peut-on lire sur le site de Plush.
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Plus de 700 victimes
Comme le révèlent nos confrères de Médiapart, le film d’animation semble au point mort. La société Illuminart, créée pour chapeauter le projet, n’est pas parvenue à vendre les 50 000 NFT requis pour lancer la production. Le film, attendu pour l’hiver 2023, ne devrait jamais voir le jour, faute de financement. Les différents réseaux sociaux consacrés au film sont au point mort depuis l’été dernier. Les comptes Twitter ou Instagram ont brusquement cessé toute communication.
D’après l’enquête du média, Fabien Tref, l’entrepreneur à l’origine du projet, aurait perdu l’intégralité des bénéfices engrangés par les ventes lors du krach des cryptomonnaies. Dans le détail, l’argent aurait fini dans les caisses d’une société basées à Dubaï. Près de 770 investisseurs ont perdu l’équivalent d’environ d’1,5 million d’euros entre mai et juin 2022, ce qui représente une grande partie de leur investissement.
Sur OpenSea, la plus importante plate-forme de vente de NFT de l’industrie, on se rend compte que la collection n’a pas rencontré le succès escompté. Seuls 1327 NFT de la collection ont été vendus à des investisseurs, probablement encouragés par leurs idoles, rapportent nos confrères de Cryptoast. Le prix de départ des tokens de la collection s’est complètement effondré, passant de 1 290 euros à 355 euros.
Une législation impuissante
Pour endiguer les dérives d’influenceurs qui font la promo de projets douteux, la France a adopté la loi « influenceurs ». Celle-ci vise à encadrer les contenus sponsorisés, notamment ceux concernant les cryptomonnaies. Cette loi est loin d’être parfaite. Elle ne prend pas en compte les NFT et ne s’appliquent évidemment pas aux individus localisés à l’étranger. Les gestionnaires du projet Plunch, comme Fabien Tref, sont en effet basés à Dubaï. Dans ces conditions, il semble compliqué de traîner l’entrepreneur, ou ses acolytes, devant la justice…
Source :
Mediapart