ce qui nous a plu, ce qui nous a déçu

Google Pixel Watch


C’est peu dire que la première montre connectée de Google était attendue : voilà presque dix ans que l’entreprise américaine s’intéresse à ce marché. Elle s’était jusqu’à présent contentée de fournir un OS à ses partenaires fabricants, sans que jamais ceux-ci ne parviennent à proposer un produit aussi convaincant que celui d’Apple. Les raisons sont multiples… mais Google en est le premier responsable, tant il s’est vite désintéressé de ses plates-formes successives (Android Wear, puis Wear OS) trop rarement mises à jour.

Mais tout a changé en 2020, avec le rachat de Fitbit, spécialiste des objets connectés de sport et fitness. En s’emparant de son savoir-faire et de ses technologies, Google a franchi un cap qui lui permet aujourd’hui de proposer un suivi des activités physiques très solide. Dans le même temps, il a uni ses forces avec Samsung, qui n’a de son côté jamais lâché le marché de la montre connectée, et a réussi, seul dans son coin, à proposer les meilleures montres pour Android avec son OS Tizen.

Fruit de tout cela, la Pixel Watch est depuis quelques semaines à notre poignet. Et il est temps de partager avec vous les forces et faiblesses que nous avons repérées.

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Ce qui nous a plu

Un design qui n’a rien à envier à l’Apple Watch

On commence par les bons points. Et le premier saute aux yeux. La Pixel Watch est en effet une belle montre, ce qui n’est pas si fréquent sur le marché des objets connectés. Elle n’a même pas grand-chose à envier à l’Apple Watch, qui fait figure de référence en la matière. Elle se paie notamment le luxe d’offrir un écran rond, ce qu’Apple s’est toujours refusé à faire, malgré les demandes insistantes de certains clients. On aime particulièrement la façon dont l’écran se fond dans le boîtier, c’est très organique et particulièrement réussi.

Crédit : Lionel Morillon // 01net.com

Ce petit galet élégant, minimaliste, passe partout et témoigne des choix de Google : on est ici loin des montres connectées de sport, au design bien souvent beaucoup plus marqué et masculin. Il faut dire que la Pixel Watch est aussi une petite montre. Contrairement à sa concurrente de chez Apple, elle n’est disponible qu’en 41 mm. Elle a ainsi l’avantage de s’adapter parfaitement à la plupart des poignets, y compris les plus fins. Son faible poids (36 g sans le bracelet) fait par ailleurs qu’on l’oublie très vite, et qu’il est possible de la porter sans aucun problème toute la journée… et toute la nuit.

On regrettera seulement une chose : le bracelet fourni, en silicone, n’est pas des plus seyants et tranche nettement avec le charme que dégage la montre. D’autres bracelets plus réussis sont disponibles, mais ils représentent un coût supplémentaire d’au moins 59 euros à débourser.

Google Pixel Watch
Crédit : Lionel Morillon // 01net.com

La fluidité et la simplicité de l’interface

Soyons francs, à la lecture de sa fiche technique, nous avions quelques doutes quant à la fluidité générale de l’interface et le confort d’utilisation de cette montre. Elle est en effet animée par une vieille puce Samsung Exynos 9110, commercialisée à la fin 2018, presque une éternité dans le monde des nouvelles technologies.

C’est peu dire que nous avons donc été surpris par les performances de l’appareil. L’engin répond au doigt et à l’œil, et il est plaisant de se balader dans ses menus. A l’image de celle de la Samsung Galaxy Watch 5, l’interface de Wear OS 3.5 peut paraître déroutante au début… mais on s’y fait vite. D’autant que, comme sur ses smartphones, Google a choisi l’épure : depuis le cadran, il suffit d’un swipe vers le bas pour accéder aux réglages rapides, d’un swipe vers le haut pour les notifications et de balayages à droite et à gauche pour le même effet : faire apparaître des « cartes », soit des widgets donnant accès aux principales fonctions d’une application installée.

Google Pixel Watch
Crédit : Lionel Morillon // 01net.com

Tout cela est plutôt intuitif et simple, mais on regrette tout de même quelques bizarreries ergonomiques. Certes, la couronne rotative est bien pratique et permet, comme sur l’Apple Watch, un contrôle plus fin de certains paramètres (réglage d’une alarme, scrolling dans un long menu…) en y faisant glisser le doigt. Mais aussi d’accéder à vos applications d’une pression de doigt, ainsi qu’à vos cartes Google Pay d’une double tape rapide. Le bouton secondaire est en revanche mal placé – dans la partie inférieure du boîtier, proche du poignet – et peu utile, sauf pour invoquer Assistant. On aurait aimé qu’il puisse servir, par exemple, à interrompre un exercice, ou à d’autres actions contextuelles dans les applications.

Sommeil, pas, activité cardiaque : Fitbit aux manettes

Google est loin d’avoir racheté Fitbit pour rien ! Durant le paramétrage, vous serez ainsi invité à non seulement utiliser votre compte Google, mais aussi à créer ou à vous connecter à un compte Fitbit pour la collecte et l’analyse de vos données de santé.

La Pixel Watch fait en effet un super boulot de capture de votre activité physique. Son GPS s’est avéré précis en course ou en randonnée, même si nous avons connu des fortunes diverses en fonction des sorties que nous avons effectuées.  Par ailleurs, elle est plutôt économe en énergie lors d’une session de sport : nous avons compté 15 % de batterie en moins lors d’une sortie de 12 km, ce qui est excellent.

Et c’est d’autant plus notable que pour le reste, l’autonomie globale de l’appareil n’est franchement pas terrible (voir plus bas). La Pixel Watch a aussi quelque chose d’unique : un suivi seconde par seconde de l’activité cardiaque, notamment utile lors des phases de récupération. Il est presque fascinant de voir ainsi l’appareil traquer en temps réel les battements du cœur !

Google Pixel Watch
Crédit : Lionel Morillon // 01net.com

Mais ce qui nous a vraiment bluffé, c’est le suivi de sommeil. Fitbit en a fait une spécialité au fil des années, et il est ici particulièrement réussi. La Pixel Watch et l’application Fitbit vous offrent chaque matin un résumé très précis de votre nuit, détaillant minute par minute les phases d’éveil et de sommeil profond, paradoxal ou léger. Mieux encore, la Pixel Watch nous a surpris en détectant même nos légers assoupissements devant un épisode ennuyeux des Anneaux de Pouvoir. Pas mal.

Ce qui nous a déçu

Un écran trop petit !

La Pixel Watch est certes jolie, mais elle est petite, peut-être trop petite. On ne s’en rend pas forcément compte tout de suite, car son écran semble accaparer toute la face avant. Mais il n’en est rien : Google a habilement dissimulé son épaisse bordure par ses choix de design et d’interface. Tous les cadrans proposés par défaut sont sombres, et ne laissent donc pas entrevoir les limites de l’écran. Mais il suffit de consulter ses notifications pour comprendre : la surface d’affichage est limitée et ne laisse que peu de place pour afficher des informations à l’écran.

Google Pixel Watch
Crédit : Lionel Morillon // 01net.com

La petitesse de l’écran n’aide pas non plus lorsque l’on doit saisir du texte sur un clavier (préférez la dictée vocale avec Assistant) ou sélectionner une boîte de dialogue, elles sont dans certains cas minuscules. Ce n’est pas rédhibitoire à l’utilisation, mais quelques dixièmes de pouces supplémentaires n’auraient pas été de refus. Sans doute aura-t-on droit à une version 44 ou 45 mm l’année prochaine pour combler ce défaut.

L’autonomie insuffisante

C’est le plus gros problème de la Pixel Watch et il est également en partie dû à ses dimensions réduites : l’autonomie de la montre n’est franchement pas bonne. Google promet 24 heures d’utilisation. Parfois, on les atteint, parfois, on les dépasse, même. Mais le plus souvent, la Pixel Watch vous abandonnera avant d’avoir fait le tour du cadran. C’est notamment le cas si vous l’utilisez au cours de la journée pour passer deux ou trois coups de fil, et bien entendu lorsque vous activez le GPS et vos écouteurs Bluetooth pour faire un jogging d’une petite demi-heure.

C’est très frustrant, notamment si vous utilisez votre montre la nuit, afin de suivre votre sommeil. Car il faut alors trouver le bon moment pour la recharger : le matin, pendant la douche ? C’est un peu court, même si elle se recharge plutôt vite (une heure, environ). Le soir, en rentrant du travail ? Ok, mais cela vous empêche de l’utiliser si vous désirez effectuer un jogging. Un vrai casse-tête.

Certes, la plupart des montres connectées, y compris l’Apple Watch, ont une autonomie très limitée. Mais on aurait pu espérer que Google fasse mieux en la matière, et ce n’est pas le cas. Vraiment dommage.

Une intégration loin d’être complète

Alors, oui, on profite du savoir-faire de Fitbit en matière de données de santé. Mais à force d’utiliser la Pixel Watch, on se dit tout de même que les services auraient mérité d’être mieux intégrés à la montre et à Android. On a souvent l’impression que deux univers différents cohabitent au sein de la montre. Symbole de cela : l’application Fitbit, qu’il faut bien évidemment télécharger pour synchroniser la montre… Alors que Google propose déjà une application intégrée à Android (Fit) qui aurait parfaitement pu faire cet office. L’appli Fitbit, un peu moche, est par ailleurs loin de répondre aux canons de design modernes d’Android : Fit est à la fois plus jolie et plus ergonomique.

Google Pixel Watch
Crédit : Lionel Morillon // 01net.com

Autre symptôme de ce problème : si vous disposez d’un Nest Hub, doté de la fonction « sommeil », et l’utilisez déjà pour surveiller vos nuits, n’espérez pas fusionner les données des deux appareils. Le Nest Hub enverra ses données sur Fit, la Pixel Watch sur Fitbit. Pas pratique.

L’impression d’utiliser un produit sur lequel Fitbit a été « collé à la va-vite » est fréquente. Elle provoque parfois des situations amusantes. Par exemple, l’appli Fitbit de la montre continuera à vous inciter à vous lever régulièrement… Même si vous êtes en train de conduire sur l’autoroute, après avoir lancé un long trajet sur Google Maps !

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Un prix beaucoup trop élevé

On aurait bien mieux accepté son petit écran et son autonomie limitée si la Pixel Watch avait été moins chère. Mais voilà : l’appareil ne coûte pas moins de 379 euros (voire 429 euros en version 4G) ce qui nous semble complètement démesuré. Pour rappel, l’Apple Watch d’entrée de gamme, plus complète et à l’écran plus grand, ne coûte que 299 euros dans sa version 40 mm. Et la grande rivale de la Pixel Watch dans le monde Android, la Galaxy Watch 5, de Samsung, est disponible pour 100 euros de moins, malgré une puce plus récente, un écran plus grand et des fonctions peu ou prou équivalentes.

Grand seigneur, Google offre six mois de Fitbit premium pour tout achat, soit 8,99 € par mois offerts. C’est sympa, mais c’est trop peu. La pilule serait beaucoup mieux passée si l’offre avait été plus généreuse, compte tenu du prix élevé de l’appareil. Pourquoi pas un an, voire deux ?



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