Alors que les ventes d’iPad et de Mac chutent, l’iPhone progresse malgré un marché en chute. Tim Cook a également à indiquer qu’aucun licenciement de masse n’était prévu au sein de son entreprise.
Dans un contexte de tensions économiques qui a vu la plupart des géants de la tech pratiquer des coupes franches, et parfois répétées, dans leurs effectifs, Apple vient d’annoncer les résultats financiers de son deuxième trimestre 2023. Après un trimestre précédent qui avait vu le géant californien annoncer sa première baisse de chiffre d’affaires en quatre ans, la publication de ces chiffres était très attendue, et, comme toujours, c’était également l’occasion pour Tim Cook de prendre position sur certains éléments d’actualité. En l’occurrence, le patron d’Apple a parlé de l’intelligence artificielle – Apple a été très discret sur la petite révolution que représente ChatGPT jusqu’à présent –, des licenciements de masse dans la tech, etc. Retour sur ce qu’il faut retenir.
Un rebond de l’iPhone
Premier point d’importance, Apple a fait mieux que ce qu’attendaient les analystes de Wall Street, et le héros du jour est connu : l’iPhone. Les ventes enregistrées pour le smartphone d’Apple ont été plus fortes qu’attendues et en croissance par rapport à l’année dernière, pour le même trimestre. Au point que Tim Cook a déclaré à nos confrères de CNBC que « c’était un bon trimestre du point de vue de l’iPhone, tout particulièrement quand on le compare au marché et aux chiffres publiés ». Autrement dit, l’iPhone fait mieux que la concurrence, puisque le marché du smartphone serait en contraction de 15% selon IDC, mieux que l’an dernier, et mieux qu’attendu avec un chiffre d’affaires de 51,33 milliards de dollars (contre 50,57 milliards pour le deuxième trimestre 2022). Rappelons qu’Apple ne fournit plus le nombre d’unités vendues pour ses différents produits depuis le premier trimestre fiscal 2019.
Un effondrement des Mac et des iPad
Cependant, pour le deuxième trimestre consécutif, les ventes au total des produits Apple sont en baisse, avec un revenu net à 24,16 milliards de dollars contre 25,01 milliards l’an dernier à la même période. Cela reste considérable, et c’est bien pour ça qu’Apple ne tire pas la sonnette d’alarme pour le moment et que l’action est repartie à la hausse après la publication des résultats.
Cependant, il faut relever que les Mac, portés ces dernières années par les puces Apple Silicon, ont méchamment chuté (-31%) lors de ce deuxième trimestre fiscal 2023, avec un chiffre d’affaires de 7,168 milliards, contre 10,435 pour le même trimestre en 2022. Les iPad connaissent également une baisse, bien que moins forte, avec un chiffre d’affaires à 6,670 milliards de dollars, contre 7,646 précédemment. Il faut remonter à 2020 pour trouver un résultat sous la barre des 7 milliards. L’affaire est donc sérieuse, d’autant plus que selon Mark Gurman, l’année 2023 devrait être une année de mise à jour mineure pour les tablettes d’Apple. Les accessoires, eux, sont en légère baisse, avec un retrait de 1%.
Les services en croissance constante
En revanche, il est important de souligner que les revenus tirés des services continuent leur constante progression depuis qu’ils ont droit à un rapport détaillé dans les résultats annoncés par Apple. Le trimestre clos le 1er avril dernier affiche un chiffre d’affaires de 20,907 milliards de dollars, en hausse de 5,5%. Cette croissance est d’autant plus intéressante pour l’entreprise que c’est la division qui affiche la plus forte marge.
Pour mémoire, les services comptent aussi bien Apple TV+, Music ou Arcade, que les abonnements à iCloud pour bénéficier de davantage de stockage. Apple ne détaille par les sources de revenus, pas plus qu’il n’indique combien de personnes ont souscrit un abonnement à Apple TV+, par exemple. Néanmoins, le groupe californien a déclaré approcher le milliard d’abonnés. Il semble que la stratégie d’appuyer des services sur la base de produits installés – Apple avait indiqué que plus de deux milliards d’appareils Apple étaient actifs en février dernier – fonctionne pour l’instant, même si la croissance aura forcément une limite.
Apple et l’IA
Lors de la conférence téléphonique qui accompagne toujours l’annonce des résultats, Tim Cook a également évoqué la question de l’intelligence artificielle, que le succès des IA génératives comme ChatGPT a mis sur le devant de la scène et pour lequel Apple n’a pas véritablement pris position ou dévoilé de plan.
Le patron du géant californien a ainsi rappelé que la plupart de ses produits utilisent des algorithmes d’intelligence artificielle, qu’il s’agisse de ses smartphones ou même de la Watch. Toutes les puces Apple Silicon pour iPhone, iPad et Mac embarquent d’ailleurs une partie dédiée à ces calculs, les Neural engine. Le patron du géant de Cupertino s’est félicité que son groupe « a évidemment fait d’énormes progrès dans l’intégration de l’IA et du machine learning dans tout son écosystème ».
Néanmoins, sur la question des IA génératives, Apple semble prudent et circonspect, il n’est pas sûr que Siri embarque un ChatGPT-like de sitôt. Tim Cook a en effet indiqué qu’un « certain nombre de problèmes devaient être réglés ». Sans donner plus de précisions, hélas. Il est assez probable que les enjeux de contrôle des faits avancés par les chatbots et de la vie privée figurent parmi ces problèmes qu’évoquent Tim Cook.
Apple et les licenciements massifs
Enfin, à l’heure actuelle, Apple demeure le seul géant de la tech à ne pas avoir annoncé ou pratiqué de licenciements massifs parmi ses effectifs. Interrogé sur la question par CNBC, Tim Cook a déclaré que même s’il était impossible de dire que cela n’arriverait jamais, ce n’est pas quelque chose dont la direction d’Apple parle pour le moment. Si la société va continuer de limiter les embauches et supprimer des postes dans certaines divisions jugées non prioritaires, les licenciements de masse sont considérés par Tim Cook comme « le dernier recours », une situation qu’il aimerait autant éviter. D’autant que l’exemple de Meta est assez dissuasif, outre que les départs entraînent la perte de compétences, c’est aussi un excellent moyen de désorganiser l’entreprise et de démobiliser les salariés. Pour l’instant, malgré une situation mondiale tendue, Apple tient son cap.
Source :
CNBC