Sabrina Ortiz/ZDNET
La société Whoop, spécialisée dans les objets connectés de fitness, affirme que les données de son bracelet sans écran ont révélé un « nouveau biomarqueur » pour le suivi des menstruations. Et cela pourrait permettre de détecter plus tôt certains problèmes de santé.
Les signes vitaux, notamment la température corporelle et le rythme cardiaque, changent à chaque phase du cycle menstruel. Mais la recherche de Whoop, publiée fin décembre, indique que l’amplitude, ou la taille, de ces changements peut nous en dire plus que ce que l’on pensait auparavant.
L’étude a examiné les données de plus de 11 500 femmes qui ont choisi de participer au programme, soit 45 000 cycles menstruels. « On a constaté que l’amplitude était supprimée chez les personnes présentant des caractéristiques liées à une fertilité réduite, telles qu’un IMC plus élevé et un âge plus avancé. Ce marqueur non invasif pourrait aider à identifier plus tôt les problèmes de santé reproductive, réduisant ainsi le délai de diagnostic », a déclaré Will Ahmed, fondateur et PDG de Whoop, sur X.
L’avantage d’un recueil de données constant
L’étude explique que pour les femmes qui ont leurs règles et qui sont préménopausées, les changements du cycle menstruel peuvent indiquer des problèmes de santé potentiels, comme des fluctuations hormonales qui suggèrent certains troubles.
« Les femmes dont les cycles menstruels sont irréguliers présentent un risque plus élevé de maladie coronarienne, de cancer et d’ostéoporose à un stade ultérieur de leur vie », indique l’étude. « Malheureusement, il peut être difficile de reconnaître ces perturbations du cycle, car il peut s’écouler plusieurs mois avant qu’une personne n’identifie des menstruations irrégulières ou manquées ».
L’étude suggère que, sur la base des données collectées par Whoop, les irrégularités détectées par les wearables pourraient être utilisées pour diagnostiquer des conditions plus rapidement et plus facilement. Et ce sans avoir besoin de tests sanguins ou d’autres méthodes de diagnostic plus invasives et plus lentes.
Et de données de plus en plus importantes
« Étant donné que la technologie portable fournit des mesures cardiovasculaires continues et précises. Comme la fréquence cardiaque au repos (FCR) et la racine carrée de la moyenne des différences au carré des intervalles R-R successifs, c’est à dire la mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque (RMSSD – Root mean square of successive R-R interval differences). On sait que ces mesures cardiovasculaires varient au cours du cycle menstruel. La combinaison de la technologie portable et du suivi du cycle menstruel offre une possibilité de surveiller la santé tout au long de la vie reproductive et d’identifier rapidement les irrégularités menstruelles », poursuit l’étude.
Ces données témoignent de la popularité croissante des wearables. Et de l’intérêt que nous pourrions tirer de la masse de données toujours plus importante qu’elles permettent d’obtenir.
« Cette découverte a été rendue possible grâce à nos données disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et à notre échelle mondiale. Plus d’un million de jours de données ont permis d’obtenir des informations qui n’auraient pas été possibles sans un dispositif portable toujours actif », explique M. Ahmed.
La question des problèmes de sécurité
De plus en plus de personnes utilisent leur smartphone pour suivre leur cycle menstruel. À mesure que les anneaux connectés s’associent à des dispositifs de suivi de la fertilité tels que Natural Cycles, cette tendance est susceptible de s’étendre à l’ensemble de la technologie personnelle.
Ce regain de popularité n’est toutefois pas sans poser des problèmes de sécurité. Les informations relatives à la fertilité peuvent être extrêmement sensibles. Et toutes les applications ne respectent pas les mêmes normes de confidentialité.
Avant d’utiliser une application, vérifiez sa politique de confidentialité. Et aussi si l’entreprise qui la soutient a subi récemment des violations de données (et comment elle les a gérées).