En mars 2023, Iliad s’était donné pour objectif de se hisser parmi les principaux opérateurs européens. C’est chose faite. La maison mère de Free entre dans le top 5 des grands d’Europe, derrière les acteurs historiques que sont Deutsche Telekom, Orange, Vodafone et Telefónica. Elle compte désormais quelque 50 millions d’abonnés dont 40 millions de clients dans le mobile et 10 dans le fixes. Au cours du premier semestre 2024, le groupe a engrangé un peu plus de 1,3 million de nouveaux abonnés.
Porté par cette bonne dynamique, Iliad a réalisé, sur les premiers mois de l’année, un chiffre d’affaires de 4,9 milliards d’euros, en hausse de 10,3 %. Pour l’ensemble de l’année 2024, le groupe français réaffirme ses ambitions d’atteindre un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros.
L’EBITDAaL – résultat opérationnel avant provisions et amortissements – s’élève, lui, à 1,86 milliard d’euros, soit une croissance de 13,2 %. Une rentabilité homogène sur les trois géographies où l’opérateur est présent.
L’effet « boost » de la Freebox Ultra
En France, son pays d’origine et principal marché, Free maintient une trajectoire de croissance très soutenue à 9,6 %. L’opérateur explique cette performance par le succès commercial de sa nouvelle box internet, la Freebox Ultra, dévoilée en janvier et par le maintien inchangé de ses tarifs alors que ses concurrents remontaient les prix de leurs forfaits afin de répercuter les effets de l’inflation.
Cette stratégie qui consiste, selon Iliad, à « offrir le meilleur de la technologie au juste prix » lui a permis de recruter, sur la période, 120 000 nouveaux abonnés nets dans le mobile et 40 000 dans le haut et très haut débit internet. A fin juin, Free comptait plus de 75 % d’abonnés Free Mobile au forfait 4G/5G et plus de 78 % d’abonnés Freebox à la fibre.
La couverture de Free en 5G atteint 85 % du territoire et 87 % pour la fibre. L’opérateur densifie aussi son réseau commercial avec l’ouverture récente à Dunkerque de sa 250ème boutique en France.
Leader des recrutements dans le mobile et le fixe
En Pologne, le groupe, qui distribue ses services sous le nom de Play, termine également le semestre en faisant lacourse en tête en termes de recrutement avec 62 000 nouveaux abonnés dans le mobile et 17 000 dans le fixe. Ce qui permet à Iliad d’afficher dans ce pays une progression de son chiffre d’affaires de 12 %.
La croissance est sensiblement la même en Italie (+ 11,5 %). Là encore, Iliad Italia conserve sa place de leader des recrutements pour le 25ème trimestre consécutif. Au deuxième trimestre, 279 000 nouveaux abonnés nets dans le mobile et 35 000 dans le fixe ont rejoint l’opérateur.
Iliad épingle, par ailleurs, un nouveau pays à sa carte. Le groupe français est monté à 19,8 % du capital de l’opérateur suédois Tele2, devenant son actionnaire de référence et en détenant une majorité des droits de vente. A l’image de ce qu’il a fait en rachetant Play en Pologne, il se fixe pour priorités « d’améliorer son profil de croissance et de travailler en étroite collaboration sur les sujets d’innovation, de convergence et d’investissement dans les réseaux de nouvelle génération. »
De grandes ambitions dans le cloud et l’IA
Iliad, ce n’est pas que de la téléphonie. Le groupe affiche également de grandes ambitions dans le cloud et l’IA. Il prévoit d’investir 2,5 milliards d’euros dans la construction de datacenters en Europe au cours des dix prochaines années. Sa filiale dédiée, Opcore, exploite déjà 15 datacenters dans les hubs de Paris, Marseille et Varsovie pour le compte de 150 entreprises clientes.
Autre filiale dédiée cette fois au cloud, Scaleway ambitionne de devenir le leader des service cloud pour l’IA en Europe, et une alternative crédible aux hyperscalers américains et chinois. Après s’être doté, l’an dernier, d’une plateforme de calcul de dernière génération, le provider l’a enrichie depuis de « plusieurs milliers GPU supplémentaires », précise Aude Durand, directrice générale déléguée d’Iliad, fort de son partenariat avec Nvidia.
Scaleway prévoit de lancer prochainement une solution « inference as a service » afin de faciliter l’accès à l’IA générative aux entreprises. La société a, par ailleurs, obtenu la certification HDS, lui ouvrant le marché de la santé.
Imaginer l’après Odyssée 2024
Toujours dans l’IA, Iliad profite des apports de Kyutai, un laboratoire de recherche ouverte en intelligence artificielle lancé l’an dernier avec le groupe CMA CGM et Schmidt Futures, l’entreprise philanthropique d’Eric Schmidt, ancien PDG de Google. Kyutai a récemment présenté Moshi « la toute première IA douée de parole accessible à tous ».
« Le plan Odyssée 2024, qui a guidé notre feuille de route sur les 5 dernières années, aura porté ses fruits, conclut Thomas Reynaud, directeur général du groupe Iliad (photo). A nous d’écrire la prochaine Odyssée en continuant d’innover, d’investir dans nos réseaux 5G et fibre et de renforcer nos activités cloud et datacenters. »