c’est quoi l’attaque par « déni de service » qui bloque encore Colissimo ?

c’est quoi l'attaque par « déni de service » qui bloque encore Colissimo ?


L’accès aux comptes bancaires revient progressivement ce mardi matin, mais le site de Colissimo reste inaccessible. Le groupe La Poste a confirmé subir une attaque par « déni de service » (DDoS). Derrière ce terme technique se cache une stratégie d’étouffement numérique qui explique pourquoi le retour à la normale se fait en ordre dispersé.

Vous attendez un colis pour Noël et le suivi reste introuvable ? C’est malheureusement normal. Depuis lundi, les serveurs de La Poste font face à une surcharge artificielle massive. Si l’attaque « a baissé en intensité » selon le gouvernement (La Banque Postale et Digiposte sont de retour), la situation reste critique sur le front logistique.

Pourquoi cette attaque est-elle si efficace ? Le principe d’un DDoS (Distributed Denial of Service) est celui de l’asphyxie. Un serveur informatique est comme un guichet : il ne peut traiter qu’un nombre fini de demandes à la seconde. Les attaquants exploitent cette limite en bombardant le site de millions de connexions simultanées. Face à ce flux délirant, le serveur ne parvient plus à distinguer les vraies demandes des fausses. Pour se protéger et éviter la surchauffe physique, il se coupe du réseau. Résultat : le site devient inaccessible pour tout le monde.

La force du nombre : les réseaux « zombies »

Pour générer une telle puissance de feu, les pirates ne se servent pas de leurs propres ordinateurs. Ils utilisent la puissance des autres via un botnet.

La technique consiste à infecter au préalable des milliers d’objets connectés mal sécurisés à travers le monde (caméras, routeurs, box internet…). Ces appareils continuent de fonctionner normalement pour leurs propriétaires, mais ils contiennent un programme dormant. Au signal des pirates, tous ces appareils « zombies » envoient simultanément des données vers les serveurs de La Poste. C’est la coordination de cette attaque, venant de partout à la fois, qui la rend si difficile à stopper.

© Capture d’écran 01net

Une nuisance, pas un braquage

Dans ce chaos, il y a une bonne nouvelle pour les clients : le DDoS est une attaque contre la disponibilité, pas contre la confidentialité.

Les pirates bloquent les routes d’accès, mais ils ne pénètrent pas dans le bâtiment. Vos identifiants, vos mots de passe et vos comptes bancaires ne sont pas exposés. Le fait que l’application de La Banque Postale soit de nouveau opérationnelle ce matin en est la preuve : dès que le bouchon a sauté, les données sont réapparues intactes. L’argent n’a jamais bougé.

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Le défi du tri pour Colissimo

Pourquoi la banque est-elle rétablie et pas les colis ? C’est une question de priorité et de volume.

Après avoir sécurisé l’accès aux comptes (le plus critique), les ingénieurs doivent nettoyer le trafic vers Colissimo. La difficulté, c’est qu’à 48 heures de Noël, le site subit déjà un trafic légitime immense. Des millions de Français consultent leur suivi. Pour les systèmes de défense, il est très complexe de faire la différence entre un client impatient qui clique dix fois sur « actualiser » et un robot du botnet. Le filtrage doit être chirurgical pour ne pas bloquer les vrais clients, ce qui prend du temps.

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