cette entreprise de semi-conducteurs sonne l’alerte

cette entreprise de semi-conducteurs sonne l'alerte



Les exportations de puces électroniques de Nexperia Chine vers l’Europe n’ont toujours pas repris, et les industries automobiles européennes signalent « des arrêts de production imminents », déplore Nexperia Pays Bas, ce fabricant de semi-conducteurs au propriétaire chinois.

Malgré le « geste de bonne volonté » du gouvernement néerlandais destiné à mettre fin à la crise avec Pékin, l’heure n’est toujours pas au retour à la normale. Les exportations de semi-conducteurs de Nexperia Chine, destinées à l’industrie automobile et à l’électronique grand public en Europe, n’ont pas repris. Pire,  « des arrêts de production », chez tous les clients européens du fabricant néerlandais de semi-conducteurs, seraient « imminents ».

Voilà l’alerte publiée par Nexperia Pays Bas, la société néerlandaise au propriétaire chinois, qui a publié, jeudi 27 novembre, une lettre ouverte sur son site. Elle y déclare que ses clients « signalaient toujours des arrêts de production imminents ». « Cette situation ne peut pas durer », prévient-elle dans son message qui s’adresse à sa filiale chinoise.

Une crise démarrée un mois plus tôt qui n’en finit pas

Bien que l’entreprise salue les efforts des autorités chinoises pour faciliter la reprise des exportations, les difficultés sont toujours là. Après plusieurs semaines de crise entre la Chine et les Pays-Bas, la situation semblait pourtant s’apaiser. Le 19 novembre dernier, le gouvernement néerlandais suspendait le décret qui lui donnait le pouvoir de bloquer ou de réviser les décisions de Nexperia Pays Bas. Il s’agissait pour Vincent Karremans, le ministre de l’Économie néerlandais, d’un « geste de bonne volonté » destiné à mettre fin au conflit avec Pékin.

Pour rappel, la crise entre ce pays européen et la Chine a éclaté le 12 octobre dernier. Ce jour-là, la Haye annonçait une mesure exceptionnelle et inédite : la prise de contrôle de Nexperia Pays Bas. La décision aurait été prise pour garantir que suffisamment de puces électroniques restent en Europe. Selon les Pays-Bas, il fallait éviter, coûte que coûte, que les produits fabriqués par Nexperia ne deviennent « indisponibles en cas d’urgence ».

Cette entreprise, qui appartient au groupe technologique chinois Wingtech depuis 2019, fabrique des composants essentiels pour l’industrie automobile européenne et l’électronique grand public : des puces électroniques.

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Un transfert vers la Chine qui aurait mis à mal l’approvisionnement de puces en Europe

Or, selon la Haye, Nexperia transférait une partie de ses activités physiques et de sa propriété intellectuelle vers la Chine. Le fait que les États-Unis placent Wingtech, la maison mère chinoise de Nexperia, sur une liste noire « d’entreprises pouvant constituer une menace pour la sécurité nationale », aurait en fait contraint le pays à agir.

Pour éviter que la filiale néerlandaise ne soit touchée par la mesure, ce qui aurait empêché Nexperia de vendre ses produits à la majorité de ses clients, la Haye aurait entamé des discussions avec Zhang Xuezheng, le fondateur de Wingtech et directeur général de Nexperia aux Pays-Bas.

L’idée était de séparer les entités chinoises et néerlandaises, en créant un conseil de surveillance indépendant et en convainquant Zhang Xuezheng de ne plus cumuler les fonctions de PDG et de directeur des ressources humaines.

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Mais en septembre, les choses ne se passent pas comme prévu. La Haye aurait appris que le même Zhang Xuezheng agirait en coulisses pour délocaliser la production de plaquettes de semi-conducteurs vers la Chine, avec les droits de propriété intellectuelle. Ce qui aurait convaincu la Haye d’adopter cette mesure inédite, la prise de contrôle.

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Le décret suspendu : un geste insuffisant pour Pékin ?

En représailles, la Chine avait interdit à Nexperia Chine et à ses sous-traitants d’exporter certains composants et produits vers les Pays-Bas. Le tout laissait craindre des pénuries de puces électroniques et des arrêts de production sur le Vieux continent. Une partie de la production de Nexperia faite en Europe repasse par la Chine avant d’être vendue aux industries européennes. Pour désamorcer le conflit, la Haye a donc finalement fait marche arrière, en suspendant son décret tant décrié par Pékin.

Problème : la suspension ne serait pas suffisante pour la Chine. Le gouvernement néerlandais conserve en effet une sorte de droit de regard, puisque Nexperia a toujours l’obligation d’informer la Haye de tout transfert de production, d’équipe ou de propriété intellectuelle vers la Chine. Wingtech, le propriétaire chinois du fabricant de puces, exige de son côté un rétablissement total de son contrôle et de ses droits d’actionnaire sur Nexperia Pays-Bas.

Et depuis, la communication entre l’entité néerlandaise et l’entité chinoise de Nexperia semble impossible. Dans sa lettre du 27 novembre, Nexperia Pays Bas explique avoir tenté de communiquer directement avec sa filiale chinoise par le biais d’appels téléphoniques, d’e-mails, de propositions de réunions et même de « correspondance officielle pour exiger l’exercice de ses droits ». L’entreprise aurait aussi proposé de passer par un médiateur. Elle n’aurait reçu « aucune réponse significative », écrit-elle.

De son côté, Pékin a demandé aux Pays-Bas d’adopter des mesures concrètes pour résoudre les problèmes liés à Nexperia et rétablir la chaîne d’approvisionnement mondiale.

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