Voulant avancer sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les transports, l’Europe a proposé de mettre fin à la vente des véhicules essence et diesel neufs à partir de 2035.
La Commission européenne avait validé le projet en 2021 mais il restait encore à obtenir l’accord du Parlement européen pour que la mesure soit effective. Ce dernier a voté ce mardi 14 février 2023 en faveur de l’arrêt des ventes liées aux motorisations thermiques, ne laissant en principe que les véhicules électriques, les hybrides étant aussi concernées.
Cet « accord historique » a été massivement validé (279 voix pour, sur 340 votants) et intervient alors que l’Union européenne travaille dans le même temps sur une réglementation visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre des autobus et des camions, prochaines cibles de restrictions visant à améliorer la qualité de l’air et freiner le réchauffement climatique.
Là aussi, les mesures sont strictes avec la volonté de baisser de 90% les émissions de CO2 d’ici 2040 par rapport aux niveaux de 2019 et d’obliger à utiliser des bus neufs zéro émission dans les villes européennes dès 2030.
Décarboner d’ici 2050
Le secteur automobile représente autour de 15% des émissions de CO2 émises en Europe et entre dans le cadre des objectifs climatiques européens visant une neutralité carbone d’ici 2050.
Cette coupure radicale pour le secteur automobile inquiète certains politiques et observateurs, craignant une transition trop rapide et destructrice pour le puissant tissu industriel installé en Europe.
La transformation du savoir-faire sur les moteurs essence et diesel vers une motorisation électrique n’est pas évidente et risque d’être destructrice d’emplois, tout en mettant le secteur en faiblesse par rapport à d’autres pays (Etats-Unis, Chine) investissant déjà massivement dans l’électrique et risquant d’avoir un temps d’avance.
La pile à combustible hydrogène, solution aux poids lourds ?
C’est aussi sans compter sur le risque de dépendance vis à vis à de ressources comme le lithium, massivement importées de Chine et d’Afrique, même si des sites d’extraction devraient s’ouvrir en Europe ces prochaines années.
La doctrine est donc d’imposer une motorisation zéro émission pour la quasi-totalité des véhicules circulant en Europe à partir de 2050. Pour les poids lourds, une transition possible passera par l’utilisation de piles à combustible à hydrogène et à des motorisations électriques.
Cette transition a déjà démarré chez les constructeurs mais il reste difficile d’offrir des autonomies similaires à celles des poids lourds thermiques. Il faut aussi faire avec les problématiques des stations de recharge, aussi bien pour l’électrique que pour l’hydrogène et, dans ce dernier cas, pour la production d’hydrogène vert ou bas carbone.