La publicité n’est plus une ligne rouge pour OpenAI, qui prépare le lancement des réclames dans ChatGPT. Mais il faut la jouer fine, car un trop plein de pubs risque d’effrayer les utilisateurs.
Personne n’y coupera, du moins pas les utilisateurs de ChatGPT qui s’en servent gratuitement : la pub va débarquer un jour ou l’autre dans le chatbot. Le « code rouge » lancé par Sam Altman début décembre, et qui a débouché sur l’arrivée en accéléré de GPT-5.2, a mis le projet pub sur pause un moment ; mais maintenant qu’OpenAI a les mains un peu plus libres, le travail sur la réclame est reparti de plus belle.
Des réponses « sponsorisées » en embuscade
Pour le moment, il s’agit surtout de déterminer la meilleure manière d’afficher de la publicité, sans brusquer les utilisateurs ni détruire la confiance qu’ils peuvent avoir dans ChatGPT. Selon le site The Information, des employés planchent sur des ajustements des modèles de ChatGPT pour faire remonter des informations sponsorisées lorsque les requêtes s’y prêtent. Un exemple : une recherche de conseils pour choisir un mascara pourrait faire apparaître une recommandation de marque de cosmétiques.
Plusieurs maquettes internes ont été conçues pour tester différentes formes d’affichage. Parmi les pistes : une présence dans la colonne latérale, ou encore l’affichage d’annonces uniquement à un stade avancé de la conversation, lorsque l’utilisateur manifeste un intérêt clair pour un produit ou un service. Dans tous les cas, un avertissement signalant la présence de contenus sponsorisés serait affiché.
L’enjeu est sensible. ChatGPT revendique près de 900 millions d’utilisateurs actifs hebdomadaires, et l’ambition affichée est de dépasser les 2,6 milliards d’ici 2030. Une audience qui ferait du chatbot un acteur majeur d’un marché publicitaire numérique estimé à plus de 1.000 milliards de dollars, aujourd’hui dominé par Google, Meta et Amazon.
OpenAI ne veut pas copier les formats existants, mais inventer un « nouveau type » de publicité. Les conversations menées dans ChatGPT révèlent finement les centres d’intérêt des utilisateurs, en particulier lorsqu’ils sont en phase de recherche ou d’achat. Des échanges qui constituent un terrain particulièrement attractif pour les annonceurs.
ChatGPT n’est pas complètement exempt de publicité. Le bot intègre depuis peu des recommandations shopping, un système de paiement via Stripe, ainsi que des partenariats avec des acteurs comme Shopify, Zillow ou DoorDash. Autant de briques qui facilitent l’achat direct et la mesure de l’efficacité publicitaire.
Mais OpenAI sait aussi très bien qu’un déferlement de pubs provoquera immanquablement le rejet des utilisateurs, voire une méfiance quant à la neutralité des réponses. La relation de confiance nouée avec ChatGPT est l’actif le plus précieux de la start-up, il s’agirait de ne pas le détruire pour quelques réclames.
Mais d’un point de vue financier, l’équation est claire. À ce jour, seuls environ 5 % des utilisateurs de ChatGPT paient un abonnement. La monétisation des utilisateurs gratuits via la publicité pourrait générer des dizaines de milliards de dollars d’ici la fin de la décennie, et contribuer à absorber les coûts considérables liés à l’exploitation des modèles d’IA.
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Source :
The Information