Groupe aux 75 maisons, LVMH évolue dans l’univers du luxe, avec ses figures imposées. Pour les technologies, et donc aussi pour l’intelligence artificielle, le luxe est synonyme de discrétion. Tout est affaire d’image (et de prix par ricochet).
L’ambition dans l’IT chez LVMH est ainsi de “maintenir l’interaction individuelle” attendue par les clients avec les maisons du conglomérat du luxe, justifie son DSI, Franck Le Moal.
La promesse : “une attention encore plus dédiée sans être intrusifs.”
Des fondations Data avec une plateforme Google
LVMH l’assure, cela vaut aussi pour l’automatisation par l’IA et la GenAI. « Il s’agit de tisser des données et de l’IA qui connectent les expériences digitales et en magasin, tout en étant transparentes et invisibles”, déclare le patron des SI.
Sur la “quiet tech” et le “quiet luxury”, le géant français du luxe s’appuie fortement depuis plusieurs années sur son usage des solutions cloud de Google. D’ailleurs, son DSI participait en mai derniers, aux côtés d’homologues, à une table ronde organisée lors du Google Cloud Summit.
Le groupe dispose donc d’une Data et AI plateforme hébergée dans le cloud public de l’hyperscaler. Celle-ci est en production depuis 2021. D’abord axée uniquement sur les données, la plateforme embarque désormais de l’IA générative.
40.000 utilisateurs LVMH de la GenAI
Différents systèmes de GenAI ont été mis en place par la DSI. Ils sont consommés en moyenne par 40.000 utilisateurs internes chaque mois pour un total de plus d’1,5 million de requêtes.
“Les services financiers, de vente au détail, numériques, juridiques et de ressources humaines déploient tous des agents pour l’analyse des informations et la recherche d’entreprise”, indique Google sur son blog.
Les agents, Franck Le Moal, les désignaient comme la priorité de LVMH lors du Cloud Summit de Paris. L’enjeu, ajoutait-il, consiste à favoriser la réutilisation des agents entre les métiers, mais aussi à les orchestrer.
LVMH, comme la très large majorité des entreprises, demeure malgré tout aux prémices sur le déploiement des agents IA – devenus le buzzword du moment. Et le marketing supplante encore nettement les véritables usages en production.
Pas d’agents IA sans prérequis et processus optimisés
L’agentique n’en occupe pas moins nombre de DSI, dont celle d’Eiffage, comme en témoignait son directeur Jean-Philippe Faure. Selon lui, les “agents d’aujourd’hui sont les applications de demain.” Ces agents, pour être efficaces, doivent être verticalisés, c’est-à-dire spécialisés.
Franck Le Moal de LVMH liste d’autres prérequis. Le DSI juge nécessaire pour l’entreprise de progresser sur la gouvernance et la qualité de la donnée. Les efforts dans ces domaines (et sur les processus) sont de fait autrement plus conséquents que ceux consacrés au développement d’un agent lui-même.
Franck Le Moal l’illustre en expliquant que la conception d’un agent retail pour les vendeurs de la maison Céline s’est effectuée en 6 à 7 semaines. En revanche, plus d’un an a été consacré à la refonte et l’optimisation des procédures pour y insérer efficacement l’agent.