ChromeOS Flex, dès son lancement, a été perçu comme une révolution. Un outil capable de redonner vie à des machines x86 vieillissantes. Une solution prometteuse pour réduire les déchets électroniques et prolonger l’utilité des systèmes obsolètes.
Cependant, ses limites sont vite apparues. L’absence de compatibilité avec les applications Android limite l’accès à l’écosystème Google, un point critique pour de nombreux utilisateurs. De plus, sa dépendance à l’architecture x86 semble en décalage face à une industrie qui migre désormais rapidement vers ARM. Autant de freins qui cantonnent encore ChromeOS Flex à un rôle de solution de niche.
Des rapports suggèrent ainsi que Google pourrait fusionner ChromeOS et Android, un tournant stratégique afin de combler les lacunes des deux plateformes. Si cette initiative se confirme, elle pourrait marquer une étape cruciale pour renforcer la position de Google sur le marché des appareils ARM, à la croisée des ordinateurs portables et des tablettes.
Une fusion logique
Google est à un tournant décisif : il lui est impossible de laisser Apple monopoliser le marché des ordinateurs portables et des tablettes s’appuyant sur l’architecture ARM. Seulement, l’iPad demeure un leader incontesté, tandis que le MacBook Air équipé des puces Apple M redéfinit les standards du secteur avec des machines performantes et abordables sur le marché de l’occasion.
Ainsi, entre les déstockages massifs lors des événements commerciaux et l’attrait des modèles reconditionnés, le public cible — étudiants, enseignants et utilisateurs occasionnels — risque de délaisser les Chromebooks au profit de ces alternatives souvent plus convaincantes.
Qui plus est, si les Chromebooks prennent en charge les applications Android, leur intégration reste problématique. Mal adaptées aux claviers et pavés tactiles, elles limitent l’expérience utilisateur, empêchant ChromeOS de rivaliser pleinement avec un véritable environnement pour bureau comme macOS ou Windows.
Trois leviers pour rebondir
Le premier levier concerne l’intégration poussée d’une intelligence artificielle. D’Android à Workspace et au-delà, Gemini alimente tout ! Imaginez un texte prédictif en temps réel, des suggestions de tâches et un traitement de données avancé fonctionnant harmonieusement pour améliorer les flux de travail. Ce niveau d’intégration pourrait transformer les ordinateurs portables propulsés par Google en outils uniques et convaincants pour les étudiants, les professionnels et les créatifs.
Le conflit actuel entre ARM et Qualcomm, principalement axé sur des enjeux de propriété intellectuelle, pourrait créer une fenêtre d’opportunité pour Google. L’entreprise pourrait en effet en profiter pour renforcer sa position sur le marché des ordinateurs portables basés sur l’architecture ARM.
Les investissements de Google dans le développement de ses propres puces commencent enfin à porter leurs fruits. Et si la puce Tensor G5, fabriquée avec une technologie de gravure en 3 nm, s’avère à la hauteur en termes d’efficience et de performance, elle pourrait devenir un atout majeur pour les futurs ordinateurs portables de la marque sous architecture ARM.
Un moment charnière pour Google
Depuis plusieurs années, les efforts de Google en matière de matériel oscillent entre audace et faux pas stratégiques.
La fusion de ChromeOS et d’Android marque un tournant potentiel, offrant à l’entreprise une chance de corriger ses erreurs passées et de redéfinir l’informatique personnelle. Toutefois, le succès n’est pas garanti.
Face à la domination d’Apple dans les puces ARM et à la montée en puissance de Microsoft, Google doit innover pour se démarquer.