À ce jour, 28 satellites Galileo d’une masse d’environ 700 kg ont été déployés pour le système européen de positionnement par satellite. En orbite terrestre moyenne, la constellation compte actuellement 23 satellites utilisables.
Pour Galileo, les derniers lancements de satellites remontent à fin 2021 avec une fusée Soyouz opérée par Arianepace depuis le Centre spatial guyanais de Kourou. Entre 2022 et 2025, il était prévu de lancer les dix derniers satellites de première génération.
Jusqu’à présent, tous les lancements de satellites Galileo ont eu lieu avec des fusées Ariane 5 et Soyouz. Ce n’est désormais plus possible avec la retraite d’Ariane 5 et l’arrêt de l’exploitation des fusées russes Soyouz, suite à la guerre en Ukraine.
Dans le même temps, Ariane 6 – qui doit déployer des satellites Galileo – accumule les retards et son vol inaugural ne devrait avoir lieu que début 2024. Or, le temps presse, dans la mesure où certains satellites Galileo de 2011 et 2012 approchent de leur fin de durée de vie, même si le système réputé pour ses performances n’est entré en service que fin 2016.
SpaceX pour quatre satellites Galileo
» Nous avons 10 satellites qui sont prêts à être lancés, et ces satellites devraient être dans l’espace, pas au sol « , a déclaré Javier Benedicto, directeur de la Navigation de l’Agence spatiale européenne (ESA). Il souligne que les satellites Galileo déjà en orbite ne risquent pas de tomber en panne dans un avenir proche, mais il s’agit de renforcer le réseau contre des dysfonctionnements inattendus.
Le Wall Street Journal rapporte que SpaceX a signé un accord avec l’ESA pour le lancement de jusqu’à quatre satellites Galileo. Ce sont deux lancements pour l’année prochaine à bord d’une fusée Falcon 9 du groupe américain d’Elon Musk.
Ultérieurement, Javier Benedicto estime qu’il ne devrait pas être nécessaire de passer par SpaceX pour déployer d’autres satellites Galileo. L’accord doit toutefois encore obtenir l’aval de la Commission européenne et des États membres. Une validation qui devrait intervenir d’ici la fin de cette année.
Il va falloir digérer…
La situation est évidemment inconfortable pour l’Europe et l’accès indépendant à l’espace.
Rappelons que l’Agence spatiale européenne a fait le choix de SpaceX pour le lancement avec Falcon 9 du télescope spatial Euclid en juin et de la mission Hera en 2024. Cette dernière partira observer de près les conséquences de l’impact de DART sur l’astéroïde Dimorphos.
Reste que les missions Euclid et Hera sont des missions scientifiques. L’enjeu d’image et de souveraineté pour l’Europe et ses partenaires n’est pas le même avec Galileo.