Orange met fin à son partenariat dans le cloud avec l’équipementier chinois Huawei. Selon le site L’Informé, leur plateforme commune, Flexible Engine, fermera d’ici environ 24 mois le temps de « gérer au mieux la fermeture commerciale et technique » et de « préparer la migration vers d’autres solutions ».
En 2017, alors que les clouds dits souverains Cloudwatt et Numergy battaient déjà de l’aile, Orange et Huawei lançaient de concert, une solution de cloud public sous architecture open source OpenStack, et opérée par Orange Business, la division BtoB de l’opérateur historique.
Objectif : séduire les 200 plus grands comptes français. Las, les références clients rendues publiques sont difficile à trouver à l’exception du groupe PSA (aujourd’hui Stellantis) pour héberger les données des véhicules connecté, et de l’Agence spatiale européenne (ASE) pour exploiter les données du programme Copernicus.
Flexible Engine, victime du plan social d’Orange Business
D’après L’Informé, la décision aurait été prise dans le cadre du plan de restructuration d’Orange Business qui s’était soldé par 643 suppressions de postes. Une décision qui peut paraître antinomique puisque Christel Heydeman, directrice générale de l’opérateur, souhaite, dans le cadre de son plan stratégique Lead the future, mettre l’accent sur les nouveaux moteurs de croissance que sont le cloud, la cybersécurité, la data et l’IA.
En 2023, Orange Business a vu son chiffre d’affaires stagner (+ 0,2%). La croissance des revenus des services IT et d’intégration (+ 6,3 %) et du mobile (+ 2,6 %) compensent à peine le déclin structurel des activités historiques voix et data (- 6,7 %).
Clarifier l’offre cloud d’Orange
La fin programmée de Flexible Engine aura pour mérite de clarifier la stratégie cloud de l’opérateur historique qui semble s’orienter vers le créneau porteur du cloud de confiance. L’opérateur a engagé un processus de qualification SecNumCloud auprès de l’Anssi pour Cloud Avenue, son autre plateforme cloud au catalogue. Solution de cloud, privée ou publique, celle-ci est basée sur un environnement virtualisé VMware.
Surfant sur l’engouement autour de l’IA générative, Orange Business a récemment lancé une offre clé en main d’IA générative souveraine en partenariat avec la startup française, hébergée dans ses datacenters.
L’opérateur met aussi à disposition sur Cloud Avenue des ressources matérielles de calcul (GPU) pour les entreprises plus matures qui souhaitent déployer leurs propres modèles d’IA générative (LLM) avec le partenaire de leur choix.
Orange va enfin pouvoir commercialiser l’offre de Bleu
Par ailleurs, Orange va enfin pouvoir commercialiser l’offre de Bleu. Cette coentreprise créée avec Capgemini en mai 2021 proposera, dans un environnement de confiance, des services Microsoft 365 et Microsoft Azure aux acteurs publics, aux opérateurs de services essentiels (OSE) et aux opérateurs d’importance vitale (OIV).
Après avoir reçu le feu vert de Bruxelles, les premières solutions devraient être disponibles d’ici la fin de l’année et une qualification SecNumCloud est attendue en 2025.
Enfin, Orange Business a adopté une approche multicloud . Dans le cadre de sa stratégie dite Cloud Native Society, l’opérateur, se déclarant agnostique, a noué des partenariats avec les trois hyperscalers américains : Google Cloud, Amazon Web Services (AWS) et Microsoft Azure.
Huawei, dans le collimateur de Bruxelles
En fermant Flexible Engine, Orange s’éloigne, enfin, d’un partenaire encombrant. Évoquant des risques pour leur sécurité, un nombre croissant d’Etats européens ont banni les équipements de Huawei de leurs réseaux 5G.
En France, comme le rappelle L’Informé, le groupe de Shenzhen ne peut déjà plus équiper SFR et Bouygues Telecom d’antennes mobiles 5G « dans certaines zones géographiques en raison de risques d’espionnage ou de sabotage de la part de Pékin ».
Il y a un an, la Commission européenne envisageait d’interdire le recours de ses Etats-membres à des fournisseurs présentant un risque pour la sécurité de leurs infrastructures 5G, les équipementiers chinois Huawei et ZTE figurant dans cette liste noire.