comme les USA, l’Europe veut durcir ses relations avec la Chine

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Les Etats-Unis ont imposé des mesures restrictives contre les entreprises chinoises pour limiter leur utilisation de technologies US sensibles qui pourraient être détournées à des fins militaires ou pour des usages contraires aux principes des droits de l’homme (comme la stigmatisation et le contrôle de minorités).

Cela a conduit à freiner l’effort de rattrapage de la Chine en matière de semi-conducteurs en bloquant l’accès aux dernières technologies de gravure de puces et en obligeant l’industrie électronique chinoise à rester plusieurs générations en arrière.

L’Europe est restée globalement à l’écart de ce mouvement, même si la pression des Etats-Unis s’est faite ressentir à plusieurs reprises, conduisant les Pays-Bas à durcir les règles d’exportation d’équipements de lithographie vers la Chine…ce qui n’empêche pas cette dernière de tenter de mettre la main sur tout ce qu’elle peut trouver.

Durcissement de position et souveraineté

Si la crainte de représailles économiques chinoises a dicté une position de neutralité en l’absence d’alternatives vers lesquelles se tourner, l’Union européenne a commencé à montrer des signes d’une volonté de durcir les règles du jeu commercial avec la Chine, à la hauteur de sa dépendance face aux Etats-Unis et à la Chine pour bon nombre de composants électroniques et de technologies stratégiques, qu’elle tente tant bien que mal de réduire.

Les simples pistes à l’étude au printemps pourraient prendre une forme plus concrète ces prochains mois, rapporte le Financial Times, avec la mise en place de mesures destinées à protéger les technologies européennes et à prendre plus d’indépendance vis à vis de produits très fortement importés jusqu’à présent.


Dans un contexte géostratégique tendu, les échanges mondialisés ne sont plus totalement garantis et la nécessité de relocaliser certaines activités tout en protégeant sa propriété intellectuelle se fait désormais sentir.

Plusieurs dirigeants européens, dont le président français Emmanuel Macron, appellent l’Europe à mettre fin à une forme de « naïveté » économique et politique qui prêchait des vertus de libre échange équilibré que les autres blocs géographiques ne respectent pas forcément et qui peut les conduire à s’emparer des fleurons technologiques européens (ou à les détruire quand ce n’est pas possible).

Ne plus fermer les yeux et rééquilibrer

La nouvelle stratégie économique européenne vise à renforcer les contrôles à plusieurs niveaux, de l’exportation des technologies et produits européens sensibles aux investissements dans des entreprises chinoises travaillant dans des domaines stratégiques comme l’intelligence artificielle ou l’armement en passant par une plus grande surveillance des investissements étrangers dans les entreprises européennes.

Il ne s’agit pas de se passer de la Chine, ce qui serait impossible, mais de remettre à niveau certains points d’équilibre commes des mécanismes de protectionnisme à sens unique (pour les dispositifs médicaux européens interdits en Chine, par exemple) ou les stratégies d’occupation du marché, à l’image de ce qui se passe pour les véhicules électriques avec le risque d’un écrasement de l’industrie automobile européenne.

Le Financial Times note que les entreprises européennes rechignent généralement à se plaindre des pratiques chinoises par crainte de représailles sur le plus grand marché mondial. Une posture forte venue du sommet de l’Union européenne doit donc contribuer à organiser une réponse commune et cohérente (même si les Etats membres auront leur mot à dire pour la gestion de leur marché national) et ne plus forcément accueillir à bras ouverts et sans contrepartie les produits et stratégies économiques chinoises.



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