comment la France veut protéger les magnats du Bitcoin des criminels

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La France met les bouchées doubles pour protéger les entrepreneurs crypto contre les criminels. Le ministère de l’Intérieur vient en effet d’annoncer une série de mesures destinées à endiguer la vague de kidnappings en cours.

Le monde de la cryptomonnaie est secoué par une vague de kidnappings. Espérant extorquer une rançon, des criminels endurcis se sont mis à cibler les proches des entrepreneurs impliqués dans l’écosystème crypto. En janvier, le cofondateur de Ledger, David Balland, été enlevé par une bande de truands. Secouru par le GIGN, l’entrepreneur avait été mutilé par ses ravisseurs. Plus récemment, la fille de Pierre Noizat, fondateur de la start-up Paymium, a été visée par une tentative d’enlèvement en plein jour à Paris. L’opération a été déjouée in extremis par le compagnon de la victime et un voisin.

Selon les chiffres de l’ingénieur Jameson Lopp, 26 % des attaques à l’encontre des géants de la crypto en 2025 ont eu lieu en France. On en dénombre déjà sept dans l’Hexagone depuis le début de l’année. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène, dont l’explosion des fuites de données. Comme l’explique le chercheur Clément Domingo, il s’avère que l’adresse la fille de Pierre Noizat se trouvait « dans une base de données piratées d’une grande enseigne française… il y a quelques mois ». Depuis l’an dernier, les vols de données se sont accélérés en France. Ce sont les données de plus de millions de Français qui se sont retrouvés sur des marchés noirs, à la portée des criminels.

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Le plan de la France pour lutter contre les kidnappings

Dans ce contexte anxiogène, les entrepreneurs crypto français ont demandé des mesures fortes à l’État. La semaine dernière, des grands noms de l’écosystème, dont Pierre Noizat ou Eric Larchevêque de Ledger, se sont succédés sur les plateaux de télévision pour réclamer des changements en matière de sécurité. Eric Larchevêque a notamment plaidé pour  « une tolérance zéro pour les actes de violence » ainsi qu’« une justice rapide, ferme et lisible » dans le but de lutter contre « la mexicanisation de la France ». 

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a fini par convier plusieurs grands acteurs de l’écosystème crypto français à une réunion « exceptionnelle ». Au cours de la réunion, il a exposé son plan pour protéger les magnats des cryptomonnaies contre les criminels qui chercheraient à leur extorquer de l’argent.

« Ces enlèvements en série qui frappent les professionnels du secteur crypto seront combattus avec des outils spécifiques, à la fois immédiats et de court terme pour prévenir, dissuader et entraver pour protéger la filière. Tout l’appareil d’État est pleinement mobilisé pour retrouver les auteurs et commanditaires de ces violences et les mettre hors d’état de nuire », a déclaré Bruno Retailleau à l’issue de l’entrevue.

Tout d’abord, le plan prévoit « un accès prioritaire au numéro d’appel d’urgence 17 » pour tous les entrepreneurs crypto et leurs proches. En cas d’urgence, les entrepreneurs pourront passer par une ligne directe pour avertir les autorités. Cette ligne doit permettre d’endiguer les tentatives d’enlèvement en amont.

Par ailleurs, Bruno Retailleau propose des consultations de sûreté à domicile. En clair, les forces de l’ordre vont venir s’assurer de la sécurité des foyers des victimes potentielles. Dans la même optique, des briefings de sécurité seront organisés par la police, dont le GIGN, avec les familles des individus les plus exposés.

Enfin, le plan du ministre de l’Intérieur prévoit la mise ne place d’un « double point de contact avec le numéro 17 pour toute forme d’urgence ». Cette nouvelle organisation interne doit permettre de mieux traiter les incidents en assurant une liaison fluide entre les forces de sécurité locales qui reçoivent l’alerte, et le centre national de coordination cyber du ministère de l’Intérieur. Les directives incluent aussi la formation des forces de l’ordre à la lutte contre le blanchiment des cryptomonnaies. En faisant preuve de réactivité, et avec une bonne dose d’expertise, il est bien souvent possible de geler les fonds récupérés par les criminels. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé dans le sillage de l’enlèvement de David Balland. À ce jour, aucun kidnapping crypto n’a permis d’enrichir des ravisseurs. Un plan d’action national est actuellement en cours de conception avec l’appui et le soutien de l’association pour le développement des actifs numériques (ADAN).

Les actions prévues par le ministre de l’Intérieur n’ont pas convaincu la plupart des magnats de la crypto. Présent à la réunion organisée par Bruno Retailleau, Eric Larchevêque indique ne pas vouloir « que l’État nous protège à notre place » :

« En tout cas pas pour ceux qui ont les moyens d’implémenter des solutions. Ce que je souhaite, c’est d’avoir les moyens légaux de nous protéger nous-mêmes. Dans le respect de la loi, dans l’esprit d’une légitime défense réelle et reconnue ».

 

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Source :

Intérieur.gouv





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