L’exercice Volfa 25 pousse le réalisme à son paroxysme. Entre guerre électronique et scénarios toxiques, l’Awacs s’affirme en bouclier volant.
Chaque année, l’exercice Volfa transforme le ciel français en un laboratoire du combat aérien de haute intensité. L’édition 2025, qui bat son plein, est bien plus qu’un entraînement : c’est une véritable « campagne aérienne » conçue pour simuler un conflit majeur. Face à la prolifération des drones, à la guerre électronique comme « maître-mot » et à une intégration poussée du domaine spatial, les forces françaises et alliées s’entraînent à affronter les menaces les plus complexes. Au cœur de ce dispositif, l’avion-radar Awacs, véritable tour de contrôle volante, joue un rôle plus crucial que jamais, agissant comme les « yeux et les oreilles » d’un commandement ultra-moderne.
Volfa 25 : un chef d’orchestre pour un conflit total
Loin d’être une simple série de manœuvres, Volfa 25 est orchestré d’une main de maître par le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA). La véritable tour de contrôle de cet exercice regroupant plus de 1 000 aviateurs et 50 aéronefs se trouve sur la base de Lyon-Mont Verdun : le CAPCODA. Ce « centre névralgique » planifie et conduit une dizaine de missions complexes, des raids aériens de jour comme de nuit jusqu’à la récupération de pilotes en milieu hostile.
Pour le lieutenant-colonel Thomas, officier de liaison, l’objectif est clair : « faire comprendre à l’ensemble des unités engagées qu’il y a une hiérarchie de la prise de décision ». Chaque ordre donné à un pilote est le résultat d’une chaîne de commandement précise qui part de la War Room du CAPCODA. Et pour que cette tour de contrôle puisse prendre les bonnes décisions, elle s’appuie sur des capteurs déportés indispensables : les Awacs.

Du combat spatial à la menace toxique : un réalisme poussé à l’extrême
Cette année, Volfa ne se contente pas de simuler des combats aériens classiques. L’exercice intègre pleinement les leçons des conflits récents, en se concentrant sur des scénarios où la technologie et les nerfs des participants sont mis à rude épreuve.
Guerre électronique et spatiale : les nouvelles frontières
La grande nouveauté de 2025 est l’accent mis sur le spatial. Des images satellites et des données orbitales viennent directement alimenter les scénarios, forçant les équipages à composer avec une dimension supplémentaire. Ceci, couplé à une intensification de la guerre électronique, vise à préparer les aviateurs à opérer en « mode dégradé », lorsque les communications sont brouillées et les radars aveuglés par des systèmes ennemis. C’est dans ce chaos électromagnétique que l’Awacs doit prouver sa capacité à trier l’information et à garder une longueur d’avance.
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Scénario « Hydrazine » : s’entraîner au pire du pire
Le réalisme a été poussé jusqu’à simuler un incident chimique sur la base de Mont-de-Marsan. L’exercice « Hydrazine » a mis en scène un F-16 grec en atterrissage d’urgence avec une fuite d’hydrazine, un carburant extrêmement toxique utilisé par son système d’alimentation de secours.

Le scénario, glaçant de réalisme, impliquait un pilote en urgence vitale. Dans une scène inédite, des médecins et infirmiers en scaphandres blancs ont dû intervenir au pied de l’avion, en zone contaminée, pour prodiguer les premiers soins. Cet entraînement a permis de valider la coordination franco-grecque face à un risque majeur et de tester les protocoles médicaux dans les conditions les plus extrêmes.
L’Awacs, maillon clé de la chaîne de commandement
Dans tous ces scénarios, l’Awacs reste la pièce maîtresse. Que ce soit pour détecter un essaim de drones à faible signature radar ou pour relayer un ordre crucial du CAPCODA, il est bien plus qu’un simple avion de surveillance. Comme le confiait un adjudant-chef dans un reportage du journal Le Monde, il est le « dernier maillon de la chaîne de défense ».
Cette importance en fait une cible de choix, comme l’a montré la destruction de plusieurs appareils russes similaires par les forces ukrainiennes. L’exercice Volfa, dans toute sa complexité, n’est donc pas qu’une démonstration de force : c’est une question de survie et d’adaptation face aux guerres de demain.
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Source :
Armée de l’Air et de l’Espace