Quelles sera la partition photo des terminaux haut de gamme en 2024/2025 ? Difficile de vous répondre en étant sûr à 100 % ! Mais si l’exercice est difficile, il n’est pas totalement impossible : la régularité des améliorations (grandissement des capteurs), la bascule des choix techniques de l’industrie (hausse de la définition native) ou encore des sauts technologiques (zooms glissants) permettent de dresser les axes des améliorations futurs des trois piliers de l’imagerie numérique : le capteur, l’optique et la puce de traitement d’image.
Capteurs : toujours plus grands, toujours plus denses
La tendance est claire côté capteurs : ils ne cessent de grandir. Du Mi Pro 11 (1/1.12’’) en passant par le Leica / Sharp au Xperia Pro-I (1 pouce), jusqu’aux annonces de Samsung et son futur ISOCELL GNV (1/1.3’’), toute l’industrie développe et intègre des capteurs de plus en plus grands. La tendance à ce grandissement est un mouvement continu dans le monde des smartphones, mouvement qui s’accélère depuis ces trois dernières années.
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La taille augmente et avec elle, la densité de photodiodes (improprement appelés pixels). Jusqu’ici, il y avait deux écoles. Certains défendaient de grandes photodiodes, mais moins nombreuses. D’autres de plus petites photodiodes… en plus grand nombre.
Le camp Android a majoritairement glissé dans ce camp et selon les rumeurs autour des futurs iPhone 14 en septembre prochain, Apple rentrerait dans le rang avec un capteur encore plus grand que la génération précédente, mais composé de 48 Mpix, mettant un terme à des années de définition native en 12 Mpix. Le terme « natif » est ici important, car si la définition « native » des capteurs culmine à 108 Mpix, la définition « utile » reste stable à 12 Mpix sur la quasi-totalité du spectre.
Optiques : des zooms glissants modérés, mais de meilleure qualité
Avec son nouveau Xperia 1 Mark IV, Sony inaugure ce qui pourrait être le futur de la conception du zoom dans les smartphones. Actuellement, la plupart des terminaux embarquent trois modules : ultra-grand-angle, grand angle (module principal qui s’allume par défaut) et téléobjectif plus ou moins puissant.
Dans son Xperia 1 Mark IV, Sony a développé un zoom optique glissant très modéré : un équivalent 85-125 mm f/2.3-2.8 Dual Pixel OIS. Une conception qui évite la grande perte de lumière (et la dégradation rapide de la qualité) des zooms, tout en offrant une plus large plage optique.
Étendue à tous les modules caméra, cette technologie pourrait offrir un vrai zoom optique intégral (et non des zooms numériques/recadrages avec saut de focale), sans trop sacrifier en luminosité ou qualité d’image. Il reste à voir si l’industrie s’en emparera… Il faut notamment évaluer la possibilité d’appliquer cette conception à des ultra-grands-angles.
Processeur : vers de plus en plus de puces dédiées
Google avait été l’initiateur avec son Pixel 3 et sa puce PVC en 2018, mais c’est Oppo qui relance la machine en 2022. Soucieux de se démarquer sur le traitement d’image, comme nous le détaillait le chef de la division photo Simon Liu, le fabricant chinois a développé une puce dédiée au traitement d’image, le MariSilicon X, dont nous vous avons déjà parlé en détail.
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S’ajoutant à l’ISP Spectra de la puce Qualcomm embarquée (Snapdragon 8 Gen 1), le MariSilicon X est un bijou de traitement du signal, chargé d’exécuter des algorithmes IA plus efficacement que la puce intégrée de Qualcomm. Et elle permet surtout à Oppo de « prendre le contrôle » sur la colorimétrie, l’échantillonnage, la compression, etc. Cette horde de détails qui sont sous la coupe de Qualcomm. Et qui font la différence en sortie.
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Peut-on décréter une tendance pour autant ? Au moins un « vent du changement » : entre Google qui a développé son propre SoC (et donc son propre ISP) dans sa puce Whitechapel dans son Pixel 6, Oppo et son Marisilicon X, Apple et sa partition photo si spéciale ou encore, jadis, les ISP de Huawei, on peut au moins affirmer que pour être un champion de la photo, il faut avoir un minimum les mains dans le cambouis.
Et ça, c’est valable aussi bien dans les puces que dans les capteurs ou les optiques. À cela s’ajoute évidemment le logiciel, véritable boîte noire des constructeurs. Et « chat noir » des journalistes comme nous, condamnés à ne jamais avoir d’informations précises dans ce domaine de leur part.