Falsifier des notes de frais, c’est une pratique vieille comme le monde ou presque. Mais avec les nouveaux outils de génération d’images IA particulièrement performants, les fraudeurs ont tout ce qu’il faut sous la main pour produire de faux reçus particulièrement crédibles.
Il est aujourd’hui très facile de générer des notes de frais bidons pour se les faire rembourser par son entreprise. Il suffit de le demander à ChatGPT ou Gemini ! Les bots IA sont devenus si fortiches en génération d’images réalistes qu’il est facile de prendre des vessies pour des lanternes. Les plateformes de gestion de notes de frais, comme Ramp ou AppZen, tirent la sonnette d’alarme.
Notes de frais 2.0
AppZen évalue ainsi la part de reçus de dépenses frauduleux à 14 % en septembre dernier — il n’y en avait aucun l’an dernier à la même époque, rapporte le Financial Times. Ces faux documents sont désormais si réalistes — avec plis, signatures, menus détaillés — qu’ils échappent souvent à la vigilance humaine.
Pour détecter ces notes de frais bidons, les logiciels (souvent alimentés par… IA) doivent analyser les métadonnées des fichiers ou des indices contextuels, comme les dates, noms de serveurs et incohérences dans les voyages. OpenAI intègre des métadonnées dans les images générées par ChatGPT, mais il suffit de prendre une photo de l’image ou tout simplement une capture d’écran pour les supprimer.
Une étude SAP citée par le FT montre que 70 % des directeurs financiers soupçonnent leurs employés d’utiliser l’IA pour trafiquer leurs dépenses, et 10 % en sont certains. Les experts estiment que la fraude aux reçus générés par IA est devenue un « problème significatif » pour les entreprises : elle ne requiert plus aucune compétence technique. Auparavant, il fallait en passer par Photoshop pour bidouiller de vrais-faux reçus, ce qui nécessitait un certain savoir-faire. Plus la peine de s’embêter avec les nouveaux générateurs d’images des bots IA.
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Source :
FT