L’intelligence artificielle s’immisce partout et l’industrie du jeu vidéo va grandement en profiter. Une technologie qui va changer beaucoup de choses pour les développeurs, mais aussi pour les joueurs.
Microsoft a de grandes ambitions dans les jeux vidéo et compte bien utiliser l’intelligence artificielle pour se démarquer. Une ambition qui prend forme dans le récent partenariat de Xbox avec Inworld AI, entreprise spécialisée dans le développement des personnages non-joueurs (NPC) dopés à l’intelligence artificielle.
Des personnes qui prennent vie
Après avoir grandement amélioré la qualité graphique des titres, les futurs progrès dans le monde des jeux vidéo pourraient être du côté du comportement et des interactions offertes par les personnages non-jours (PNJ). Jusqu’à présent animés par de simples scripts, ces derniers pourraient « prendre vie » grâce à l’IA générative.
« Nous créons la technologie qui permet aux PNJ d’évoluer au-delà des rôles prédéfinis, de s’adapter au comportement des joueurs, d’apprendre des interactions et de contribuer à un monde de jeu vivant », a déclaré Kylan Gibbs, co-fondateur d’Inworld AI à CNBC. « Les PNJ IA ne sont pas seulement un saut technologique. Il s’agit d’un changement de paradigme en matière d’engagement des joueurs. »
Cela représente un changement majeur pour les concepteurs de jeux qui passeraient de dialogues scénarisés à des récits dynamiques dirigés par les joueurs qui améliorerait l’immersion et favoriserait la rejouabilité, la rétention et les revenus. Si un jeu contient des milliers de PNJ, le fait que l’IA génère des histoires individuelles pour chacun d’entre eux peut permettre d’économiser un temps de développement considérable.
Créer des mondes imprévisibles
L’IA est déjà utilisée dans le processus de production d’un jeu pour certaines tâches, comme la préproduction et la planification du contenu. Selon une étude récente menée par Bain & Company, les responsables du jeu vidéo s’attendent à ce que l’IA gère plus de la moitié du développement d’un jeu d’ici cinq à dix ans.
Cela ne permettra peut-être pas de diminuer le coût de production, mais permettra aux jeux d’être livrés plus rapidement et avec moins de bugs. Ce serait aussi un moyen d’inclure le joueur dans le processus de développement du jeu grâce à un « mode création » qui viendra enrichir les contenus générés par les utilisateurs.
Selon Julian Togelius, professeur agrégé d’informatique et d’ingénierie à l’Université de New York, l’IA générative est déjà utilisée par de nombreuses personnes. « Les programmeurs utilisent Copilot et ChatGPT pour les aider à écrire du code, les artistes conceptuels expérimentent Stable Diffusion et Midjourney, etc. »
Les défis restent nombreux pour les développeurs dans la mesure où la prévisibilité est un élément essentiel dans le processus de conception d’un jeu vidéo. Même les jeux ouverts offrant des possibilités « infinies » doivent fonctionner de manière fiable, ce qui demande un certain degré de contrôle et une prévisibilité importante. Une contrainte qui peut représenter un obstacle dans l’utilisation de l’IA dans la conception des jeux vidéo.
Source :
CNBC