Atos devrait (enfin) se séparer d’une partie de ses actifs, comme annoncé lors de son plan cession en juin 2022.
L’entreprise de services numériques (ESN) a annoncé être entrée en négociations exclusives avec le Canadien Mitel pour la vente d’Unify, sa division de communications unifiées. La finalisation de l’opération est prévue pour le second semestre 2023.
Cette activité recouvre les solutions de collaboration à distance reposant sur la voix, la visioconférence ou le partage de documents. Un marché en pleine explosion depuis la crise sanitaire et la généralisation du télétravail. Unify s’inscrit également sur le marché porteur des centres de contact dans le cloud (Contact center as a Service, CCaaS).
Un chiffre d’affaires divisé par deux
D’origine allemande (Siemens était actionnaire à 49 %), la société Unify a été rachetée 340 millions d’euros par Atos en 2015, du temps où l’ancien PDG du groupe (de 2009 à 2019) Thierry Breton, actuel commissaire européen, multipliait les acquisitions. Les rachats de Bull et Xerox ITO avaient notamment permis à Atos d’être classée parmi les cinq premières ESN mondiales.
Alors numéro trois mondial des communications unifiées, Unify employait 5 600 salariés pour un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros.
Huit ans après, l’entité ne compte plus qu’environ 3 000 collaborateurs pour un chiffre d’affaires d’environ 550 millions d’euros. Elle revendique quelque 40 millions d’utilisateurs dans 90 pays.
Une bonne opération pour Mitel
L’opération permettrait à Mitel de consolider sa position d’acteur mondial – face notamment à Alcatel-Lucent Enterprise (ALE) – des communications unifiées, en élargissant tant sa couverture géographique que son portefeuille de produits et de services. Le groupe canadien verrait sa base installée dépasser les 75 millions d’utilisateurs et son réseau de distribution les 5 500 partenaires dans le monde.
En matière d’offre, Mitel accélérerait sa capacité à répondre à la grande variété des besoins des entreprises en matière de communications avec des solutions sur site (on-premise), dans le cloud ou en mode hybride et, bientôt, grâce à l’acquisition d’Unify, sous forme de services managés.
Avant tout positionné sur le marché des ETI, Mitel pourrait davantage lorgner les grandes organisations. Le fournisseur conforterait sa position dans des secteurs d’activité privilégiés tels que la santé, le secteur public, l’hôtellerie et les services financiers. A noter que l’activité NG 9-1-1 d’Unify – système de communications critiques pour services d’urgence aux Etats-Unis – ne fait pas partie des négociations.
Atos sanctionnée par la Bourse
Pour Atos, cette cession permettrait d’éclaircir quelque peu son horizon. Endettée (1,8 milliard de dettes au 30 juin), l’ESN a annoncé sa volonté de se scinder en deux sociétés distinctes. La première, conservant le nom d’Atos, regrouperait les activités historiques du groupe dans les domaines de l’infogérance ou la gestion du poste de travail. La seconde, baptisée « Evidian », rassemblerait les activités « sexy » liées à la transformation numérique, au big data et à la cybersécurité.
Depuis, plusieurs noms d’acquéreurs potentiels d’Evedian ont circulé. Après Thales, Airbus aurait engagé des « discussions exploratoires », selon Les Echos. Astek, groupe français d’ingénierie (R & D externalisée) aurait également montré son intérêt, selon cette fois une information du JDD. Orange fait aussi partie des noms cités.
Sur un an, l’action d’Atos a chuté de plus de 62 %.
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