Depuis le début d’année 2024, Meta annonce l’arrivée de fonctionnalités d’interopérabilité entre ses deux applications de messagerie Whatsapp et Messenger et les autres applications du marché. Si la société assure réfléchir au sujet depuis maintenant deux ans et demi, elle ne cache pas le fait que l’entrée en application du règlement européen sur les marchés numériques a accéléré le développement de ces fonctionnalités.
Cahiers des charges
Vendredi dernier, Meta a annoncé une nouvelle étape dans l’avancement de ce projet : la mise à disposition des versions de référence des accords d’interopérabilité que les applications tierces devront accepter pour permettre à leurs applications d’interagir avec les messageries proposées par Meta.
Dans son post de blog, Meta détaille ainsi plusieurs fonctionnalités que la société aimerait pouvoir développer pour l’intégration des messages provenant de services tiers : séparation des sources au sein de l’application, notifications et évoque même des fonctionnalités de VoIP ou de visioconférence à l’horizon 2027. Mais pour une application tierce, il faudra dans un premier temps montrer patte blanche et accepter les conditions détaillées par Meta dans deux documents d’une cinquantaine de pages chacun.
Le texte donne les grandes lignes des conditions que Meta et l’application tierce devront respecter avant de mettre en œuvre des fonctionnalités d’interopérabilité. On y retrouve des conditions sur l’utilisation des données techniques et des données personnelles des utilisateurs, mais aussi sur le niveau de disponibilité des services ou encore les conditions d’utilisation des licences logicielles. Meta permettra notamment l’utilisation du protocole de chiffrement bout en bout de Signal, dont il dispose d’une licence et qui devra permettre aux services tiers de proposer le chiffrement des messages entre leur application et celles de Meta.
Meta seul en piste
La consultation de ce document n’est que la première étape sur le chemin : les candidats devront ensuite candidater via un formulaire dédié, puis prendre connaissance de la documentation fournie sous NDA avant de finalement signer un accord d’interopérabilité fourni par Meta. La société précise d’ailleurs que les documents publiés vendredi dernier ne constituent qu’un exemple et que Meta se réserve le droit de modifier certains prérequis dans les contrats d’interopérabilité proposés aux services tiers.
Une fois la signature de l’accord entérinée, reste à développer le module d’interopérabilité et à le faire approuver par Meta avant un lancement officiel de la fonctionnalité. Pour l’instant, Meta n’avance donc pas de date fixée pour le lancement officiel, mais appelle les services intéressés à se manifester et à entamer les démarches pour se connecter à ses applications de messagerie.
Le règlement européen sur les marchés numériques (DMA) impose certaines obligations en matière d’interopérabilité aux plateformes désignées comme « contrôleurs d’accès ». En matière de messagerie, seuls Whatsapp et Messenger ont pour l’instant été officiellement désignés comme tels, iMessage ayant de son coté réussi à échapper à ces obligations, laissant Meta seul dans sa catégorie.