La France envisage une taxe de 2 euros sur chaque petit colis importé depuis la Chine, ou un autre pays hors d’Europe. Cette nouvelle taxe vise surtout les produits low cost en provenance de Shein, AliExpress et Temu.
Shein est dans le viseur de la France. Suite à la découverte d’une poupée sexuelle pédopornographique sur la boutique chinoise, une « procédure de suspension » dans l’Hexagone a été initiée par le gouvernement français. La suspension doit bloquer Shein « le temps nécessaire pour que la plateforme démontre aux pouvoirs publics que l’ensemble de ses contenus soient enfin en conformité avec nos lois et règlements », explique le gouvernement.
Dans le sillage de cette suspension, tous les colis en provenance du site de l’ultra-fast fashion à l’aéroport de Roissy – Charles-de-Gaulle seront contrôlés. Près de 200 000 colis devaient être analysés par les douanes au cours des dernières heures.
Une taxe de deux euros sur les petits colis venus de Chine
Le gouvernement français ne compte pas s’arrêter là, rapporte Le Monde. Bercy envisage d’appliquer une taxe de 2 euros sur tous les petits colis en provenance d’un pays hors de l’Union européenne, comme la Chine. La taxe concernera donc tous les produits expédiés par Shein à ses clients en France.
L’objectif de cette taxe est triple. Elle vise tout d’abord à modifier les comportements des acheteurs en rendant certains achats peu rentables. La taxe pourrait dissuader certains internautes de s’offrir un simple t-shirt à 5 euros. Bercy estime que la mesure pourrait s’accompagner d’une baisse de 60 % des petits colis en circulation. En période de déficit budgétaire, la taxe pourrait aussi permettre de générer des recettes pour l’État. Le gouvernement table entre 500 et 600 millions d’euros de recettes en 2026.
Enfin, Bercy affirme que la taxe pourrait encourager les plateformes comme Shein à payer plus de TVA. Les boutiques chinoises low cost annoncent souvent une valeur trop basse pour les articles qu’elles envoient en colis. Par exemple, si un vêtement vaut réellement 10 euros, elles peuvent déclarer une valeur inférieure pour payer moins de TVA. En mettant en place cette taxe de 2 euros par article, le gouvernement espère endiguer cette habitude. Concrètement, les plateformes chinoise auront plus intérêt à déclarer la vraie valeur des produits, et donc à payer la TVA prévue, au risque de perdre les acheteurs dissuadés par la taxe.
Une taxe qui suscite la controverse
Pour le moment, le projet suscite encore de vifs débats. Si certains députés réclament l’abandon de la taxe, craignant de pénaliser les Français, d’autres plaident pour une taxe encore plus lourde, jusqu’à 5, 10 voire 50 euros par article. Par ailleurs, la perspective d’une taxe inquiète les partenaires et sous-traitants des boutiques chinoises. Selon eux, il existe une pléthore de solutions pour éviter de se faire taxer en France. Par exemple, les colis venant de Chine pourraient arriver via des aéroports proches de la France, comme Liège ou Amsterdam, puis continuer en camion vers le domicile de l’acheteur.
C’est pourquoi la France estime qu’il serait préférable que tous les pays européens adoptent cette taxe au même moment. L’Union européenne prépare d’ailleurs déjà une taxe similaire de 2 euros sur les colis venus de Chine. La mesure devrait entrer en vigueur fin de l’année prochaine. Cette mesure s’inscrit dans la stratégie de Bruxelles pour réguler les importations massives de produits à bas prix, considérés comme non conformes aux normes européennes.
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Source :
Le Monde