Coup d’envoi pour le projet de résolveur DNS européen

Coup d'envoi pour le projet de résolveur DNS européen



Un DNS de plus? Oui mais paraît-il que celui-ci est souverain. Le projet DNS4EU a été activé la semaine dernière pour sa version grand public, soit un peu plus de cinq ans après la première évocation du projet. Ce service de nom de domaine permet aux utilisateurs de basculer vers un fournisseur DNS alternatif conçu et maintenu par un consortium de plusieurs entreprises européennes, mené par la société de cybersécurité tchèque Whalebone. Aucune organisation française ne fait officiellement partie du projet, mais comme le rapporte Silicon, l’hébergeur français Scaleway fournit une partie de ses serveurs pour faire fonctionner le DNS.

Filtrage selon les gouts

Le service est accessible aux utilisateurs, qui peuvent configurer leur accès internet pour passer par l’un des serveurs de DNS proposés sur la page d’accueil du site. Celui-ci présente différentes adresses disposant de configuration de filtrage des contenus.

Le projet propose ainsi une version « Protective resolution » qui bloque automatiquement les contenus frauduleux et malveillants connus, mais aussi une version « Child Protection » qui filtre les contenus liés à la pornographie, aux paris en ligne et aux contenus généralement illicites. Enfin, une autre option propose également un blocage des contenus publicitaires, au niveau du DNS.

Outre la traduction de noms de domaine, le projet envisage de collecter des données sur l’activité des utilisateurs afin de détecter d’éventuelles menaces et de communiquer ces informations aux partenaires du projet.

Encore quelques ratés

Les utilisateurs peuvent utiliser différentes versions du service embarquant l’un ou l’autre des systèmes de filtrages, ou les trois à la fois. Le site explique que la liste des contenus bloqués est établie en s’appuyant sur une douzaine de services proposant des listes de blocage publiques, citant par exemple celles du service webshrinker.

Comme le note Stéphane Bortzmeyer sur son blog, ces filtres fonctionnent mais ne sont pas exhaustifs : la fonctionnalité de blocage des publicités ne filtre ainsi pas les accès au domaine google-analytics.com, un outil de mesure de l’audience largement utilisé par les éditeurs de publicité en ligne. Plus surprenant, l’ingénieur de l’Afnic explique que le service ne semble pas avoir intégré les noms de domaines visés par des mesures judiciaires, il est donc tout à fait possible de se connecter au nom de domaine du service SciHub, bien que celui ci ait fait l’objet de nombreuses mesures de blocage DNS dans les différents états membres.

Une offre grand publique gratuite mais limitée

Pour l’instant, la version présentée par le consortium est principalement pensée pour un usage correspondant à celui d’un internaute moyen. Le site précise ainsi que le nombre de requêtes DNS est limité à 1000 par seconde afin d’assurer un service de qualité pour l’ensemble des utilisateurs. Pour les organisations, le consortium propose d’autres solutions, orientées pour les entreprises, les organisations gouvernementales ou les opérateurs télécoms. Mais ces services là ne sont pas proposés gratuitement et devront être négociés avec Whalebone, l’entreprise tchèque cheffe de file du consortium.

Le projet DNS4EU a bénéficié d’un financement européen à hauteur de trois millions d’euros sur l’année 2025, après quoi les participants espèrent pouvoir autofinancer le développement et le maintien du système.



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