Selon les données de Kaspersky, le nombre de victimes de stalkerware, ces logiciels espions destinés à surveiller l’activité en ligne d’un ou d’une conjointe, est en baisse d’environ 10 % en 2022. En France, l’éditeur de cybersécurité a ainsi décompté 365 victimes de stalkerware en 2022, contre 410 en 2021 et 904 en 2020. Ce qui situe l’Hexagone au 14e rang des pays les plus touchés – la Russie, le Brésil et l’Inde étant en tête.
Autant de chiffres préoccupants – l’utilisation d’un tel logiciel espion peut s’accompagner ou favoriser des violences physiques – qui doivent être pris toutefois avec des pincettes. Ces statistiques reflètent en effet seulement le nombre d’utilisateurs mobiles uniques affectés par un stalkerware et utilisant l’une des solutions de sécurité de Kaspersky. Ainsi, il n’est pas étonnant de retrouver la Russie en tête des pays touchés, ce pays étant le marché historique de l’éditeur.
Mais, même si ces chiffres sont partiels, ils constituent un indicateur intéressant alors qu’on manque de données pour analyser l’ampleur de l’utilisation des logiciels espions.
« Le problème ne disparaîtra pas de lui-même »
« Malgré une légère baisse en 2022, le problème des stalkerwares reste un phénomène mondial », estime ainsi Kaspersky, engagé dans la coalition contre les stalkerwares, cette organisation qui regroupe plusieurs éditeurs de logiciels antivirus et associations luttant contre ce phénomène. « La stabilité relative enregistrée cette année met en évidence l’ampleur mondiale du harcèlement en ligne, et suggère que le problème ne disparaîtra pas de lui-même », ajoute l’éditeur.
A terme, on peut cependant espérer avoir des données plus complètes. Pour mieux repérer les stalkerwares, l’association de lutte contre les cyberviolences sexistes Echap tient ainsi un dépôt GitHub sur les indicateurs de compromission, les traces laissées par ces logiciels espions. Et l’un des anciens chercheurs du GreAT de Kaspersky, Félix Aimé, a également développé le projet Tiny Check, un logiciel qui analyse en direct les communications réseau pour détecter la présence de stalkerwares actifs sur l’appareil.
Un type d’application qui s’est diffusé ces derniers mois dans les services de police et de justice français. Le bureau d’aide aux victimes du tribunal judiciaire de Paris est ainsi équipé du dispositif Deloge depuis septembre 2022, de même que des brigades de gendarmerie des Yvelines, dotées d’un dispositif similaire. Autant d’applications qui pourraient permettre de mieux détecter l’utilisation de logiciels espions et de lutter contre de tels usages frauduleux.
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