Datacenters en France, la filière qui pèse 5 milliards d’euros

Datacenters en France, la filière qui pèse 5 milliards d’euros



La France est une terre de datacenters. Sa position géographique, son climat tempéré, son énergie largement décarbonée grâce au parc nucléaire, son vivier de compétences… Notre pays possède un grand nombre d’atouts qui favorisent leur implantation.

Lors de la dernière édition de Choose France, ce sont plus de 6,5 milliards d’euros d’investissement qui ont été annoncés par Microsoft, AWS, Equinix et Telehouse pour créer de nouveaux datacenters ou étendre les sites existants.

L’IA générative, 1 gigawatt d’ici dix ans

Selon le nouveau baromètre de l’association professionnelle France Datacenter, réalisé avec EY-Parthénon, la filière des datacenters génère 3,4 milliards d’euros de valeur ajoutée directe et 5 milliards d’euros en comptant les retombées indirectes et induites. Au cœur de l’industrie numérique et de l’économie, elle fait vivre un grand nombre de prestataires – bureaux d’études, équipementiers, énergéticiens… -, tout en réhabilitant des friches industrielles.

Le marché des datacenters bénéficie, depuis 2018, d’une croissance sept fois plus rapide que le reste de l’économie française et représente déjà près de 6 % du secteur immobilier. La demande liée à l’IA générative devrait faire croitre la puissance installée entre 13% et 14% par an contre une croissance annuelle moyenne jusqu’alors envisagée de 11 %.

Les dirigeants de la filière anticipent une hausse de 64% de mégawatts par datacenter sur les deux prochaines années et l’essor de l’IA générative pourrait exiger une puissance d’un gigawatt  d’ici dix ans, soit l’équivalent de la consommation en électricité d’un million de personnes.

45 000 emplois directs et indirects

Ce dynamisme se traduit en termes de recrutements, avec 28 000 emplois directs dont 94% en CDI. Recouvrant un grande variété de métiers, les niveaux de formation vont du CAP-BEP (8 % des effectifs) au bac +5 et plus (28 %). De par la forte externalisation des activités, un emploi chez un opérateur de datacenter génère 1,5 emploi chez ses prestataires et fournisseurs.

L’augmentation exponentielle du nombre de datacenters entraîne de fortes tensions sur le marché du travail. Les difficultés de recrutement et de fidélisation des collaborateurs (41 %) arrive en tête des préoccupations des dirigeants de la filière loin devant la hausse des coûts de l’énergie (31 %), la hausse des coûts des matériaux et des matières premières (28 %), la situation économique en France (25 %) ou la délivrance des permis de construire.

Un PUE en baisse

Seul point noir au tableau : l’impact environnemental. Particulièrement énergivores, ces fermes de serveurs consomment 2 % de l’électricité mondiale. Efficience énergétique, recours aux énergies renouvelables produites en France, décarbonation de leurs activités… La plupart des acteurs ont initié une stratégie de numérique responsable.

Selon France Datacenter, « près de la moitié des entreprises mettent en place des initiatives pour favoriser l’autoconsommation énergétique et mieux suivre la consommation en temps réel ».

Le fameux PUE (Power Usage Effectiveness), le principal indicateur d’efficacité énergétique, serait passé en moyenne de 1,67 à 1,57 entre 2021 et 2023.

L’Ile-de-France et PACA, les deux régions phares

Selon l’étude EY/France Datacenter, l’Île-de-France et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur restent des territoires privilégiés d’investissements – la région parisienne et Marseille sont classées respectivement 4ème et 7ème hub mondial – mais de nouvelles régions comme la Nouvelle-Aquitaine ou le Grand Est pourraient gagner en attractivité.

« Les datacenters hyperscale semblent être la typologie privilégiée des prochaines années, mais quelques signaux faibles pourraient indiquer le développement de l’edge », précise l’étude. Un créneau sur lequel se positionne notamment le nouvel opérateur UltraEdge qui a repris les datacenters de proximité de SFR.

Dans le cadre de son plan d’action de simplification, le gouvernement prévoit de lever un certain nombre d’obstacles réglementaires afin de faciliter l’implantation des centres de données. Ces derniers pourraient être identifiés en tant que projet d’intérêt national majeur (PINM).

Visuel généré par IA, Microsoft Designer



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