De la PlayStation 1 à la Switch 2, comment l’industrie du jeu vidéo a appris à verrouiller sa communication

De la PlayStation 1 à la Switch 2, comment l’industrie du jeu vidéo a appris à verrouiller sa communication


Elles semblent attendre, anxieuses, enfermées derrière des grillages. Des bêtes sauvages ? Non, une vingtaine de boîtes de la Switch 2, la nouvelle console de Nintendo, photographiées fin mai dans une allée de la chaîne d’hypermarchés américains Target.

Si l’image a fait fureur sur Internet, c’est qu’elle n’est pas sans évoquer la rétention d’informations orchestrée par Nintendo autour de sa nouvelle console. Aucune console de test n’a, à notre connaissance, été envoyée à la presse en amont de sa sortie, le 5 juin.

Même les petits malins qui auraient réussi à se la procurer avant, comme un blogueur russe passé par un revendeur peu scrupuleux, ne pourront se faire un avis avant le lancement mondial d’une mise à jour obligatoire, uniquement disponible à 0 h 01, heure de Nouvelle-Zélande (14 h 01, heure de Paris, le 4 juin). Jusque-là, cadenas, au sens propre comme au figuré.

Des mises en scène très contrôlées

La tendance n’est pas propre au constructeur nippon : depuis plusieurs années, l’industrie du jeu vidéo impose un carcan de plus en plus strict autour de la sortie de ses nouveautés, afin de pouvoir coordonner de complexes « plans médias ». « Toute la com est pensée trois ans en avance, témoigne Jérôme Firon, journaliste chez Génération 4 puis attaché de presse dans le jeu vidéo. Au moment de la sortie, tu déroules, tu ne prends pas de risque. L’embargo, les previews, les tests, ça fait partie de ça, zéro prise de risque. »

Le moindre événement est calibré pour éviter les mauvaises surprises autant que la mauvaise presse. Ainsi, le 2 avril, au moment de dévoiler la Switch 2 pour la première fois au public en France, Nintendo avait convié une centaine de journalistes européens au Grand Palais, à Paris, où avaient été installées des rangées de stations de jeux pour poser ses mains sur la dernière-née de la firme de Kyoto.

Lire la critique | Article réservé à nos abonnés Switch 2 : on a testé la nouvelle console de Nintendo

Les consoles avaient été solidement attachées sur des socles, retenues par des antivols et parfois emprisonnées dans des boîtes en verre. Hors de question de se faire soutirer une console, voire pire, une information : lors de la conférence de presse du même jour, Nintendo s’était gardé de répondre aux questions des journalistes sur l’autonomie de la console en mode nomade, et les avait même effacées de son compte rendu en ligne.

Il vous reste 74.53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.