La radio publique suédoise Sveriges Radio (SR) a annoncé mardi 18 avril la fin de ses activités sur Twitter, après des décisions similaires aux Etats-Unis et au Canada devant les décisions controversées du réseau social d’Elon Musk.
« Sveriges Radio a depuis un certain temps réduit la priorité de sa présence sur Twitter et nous avons maintenant pris la décision d’arrêter complètement d’être actifs sur la plate-forme, ainsi que de supprimer une série de comptes », a déclaré sur son blog le groupe d’antennes les plus écoutées du pays nordique. « Nous avons besoin de concentrer et de fixer des priorités à la présence en ligne de SR, et Twitter a simplement changé au cours de l’année et est devenu moins important pour nous », a expliqué le responsable des réseaux sociaux du média public, Christian Gillinger.
La semaine dernière, la radio publique américaine NPR était le premier grand média à annoncer mettre en pause son utilisation de Twitter pour protester contre la nouvelle politique du réseau, racheté par le milliardaire Elon Musk en octobre pour 44 milliards de dollars. Elle avait été précédée par le Public Broadcast System (PBS), qui fédère les chaînes de télévision locales américaines. Selon le site Axios, PBS a en effet décidé dès le 8 avril de ne plus utiliser la plate-forme, sans toutefois en faire la publicité.
Lundi, c’était au tour du groupe de médias public CBC/Radio-Canada de faire de même après la décision de la plate-forme d’Elon Musk de lui accoler l’étiquette de « média financé par le gouvernement », déplorant une atteinte à son « indépendance » par le biais d’une étiquette « mensongère ». La radio publique suédoise, dont le principal compte a un label « média financé par des fonds publics », n’a toutefois pas protesté sur ce point, considérant que c’était une « définition correcte » du financement de SR. La radio et la télévision publique suédoise (SVT) sont en effet toutes deux publiques à 100 %.
Défiance généralisée vis-à-vis des médias
Les départs de grands médias de la plate-forme Twitter surviennent sur fond de mise en place d’une nouvelle politique controversée de certification, le réseau devant, à partir du 20 avril, accorder sa célèbre coche bleue uniquement à ceux qui souscriront un abonnement Twitter Blue.
Au début du mois d’avril, le réseau social a ainsi retiré cette coche au compte principal du quotidien américain The New York Times (55 millions d’abonnés), dans un autre geste de défiance à l’égard d’un média respecté mais considéré comme trop à gauche par une partie des conservateurs.
De façon générale, l’entrepreneur milliardaire fait volontiers preuve de mépris envers les médias. Ces derniers temps, les questions de la presse au service de communication de Twitter se voient renvoyer en e-mail automatique une émoticône en forme d’étron. Depuis qu’il a racheté la firme à l’oiseau bleu, Elon Musk a aussi assoupli la modération des contenus sur le réseau, laissant revenir de nombreux utilisateurs bannis à cause de messages incitant à la haine ou relevant de la désinformation. Il a aussi licencié à tour de bras, faisant passer les effectifs du groupe de 7 500 à moins de 2 000 employés.