de YouTube Kids à TikTok, une brève histoire des outils de contrôle parental

de YouTube Kids à TikTok, une brève histoire des outils de contrôle parental


On les trouve désormais partout. Téléphones, consoles de jeux ou services en ligne… tous proposent désormais des fonctionnalités permettant de fixer des limites de temps d’utilisation pour les mineurs. Mais c’est une possibilité très récente : les grandes sociétés du numérique ont collectivement traîné à mettre en place des fonctions de contrôle du temps d’écran, peut-être aussi parce que la demande des parents pour ces outils est, elle aussi, relativement récente.

L’historique des recherches Google montre, en effet, qu’en France, les recherches sur « temps d’écran » étaient très faibles avant 2019. Auparavant, constructeurs, éditeurs – et certains parents – considéraient que les outils de contrôle parental étaient avant tout destinés à empêcher les enfants et adolescents d’accéder à des contenus qui n’étaient pas adaptés à leur âge.

Mais la question s’est, depuis, imposée dans le débat public, le président de la République, Emmanuel Macron, ayant même chargé en janvier un groupe d’experts d’établir des recommandations sur leur « bon usage ». En attendant leurs conclusions, attendues d’ici à la fin du mois de mars, tour d’horizon des outils de contrôle parental instaurés au fil du temps sur les différents écrans.

  • Les consoles de jeux, en ordre dispersé

A partir du milieu des années 2000, les grands éditeurs de consoles de jeux sont les premiers à intégrer des outils de contrôle parental à leurs produits. Tous commencent par intégrer des fonctions pour « bloquer » les jeux déconseillés aux plus jeunes. Puis Microsoft, à partir de la Xbox 360 (2005), propose sur ses consoles un limiteur de temps que les parents peuvent paramétrer comme ils le souhaitent. Sony suivra le mouvement en 2013 avec la PlayStation 4, et Nintendo en 2017 avec la Switch.

  • Sur smartphone et tablette, l’arrivée tardive d’outils intégrés

Pendant une décennie, pour limiter automatiquement le temps passé par un enfant sur un smartphone, il fallait utiliser une application dédiée : les principaux constructeurs de téléphone ne proposaient pas d’outil intégré. Il faudra attendre 2017 et le lancement de Family Link sur Android, aujourd’hui très populaire, et de ScreenTime sur iOS 12, pour que les deux principaux constructeurs mettent en place un outil de contrôle complet par défaut.

A cette époque, la question du « temps d’écran » devient un sujet de préoccupation important pour les parents ; la création de ces moyens de contrôle coïncide avec la publication des premières conclusions de plusieurs études d’ampleurs, relayées dans des émissions grand public aux Etats-Unis, dont 60 Minutes. Sans apporter de réponses à toutes les questions, ces travaux suggèrent que l’abus d’écrans peut avoir des conséquences sur le développement des plus jeunes et alimentent un débat public souvent vif.

Dix ans après sa création, en 2015, YouTube lance YouTube Kids, une application qui ne propose que des vidéos adaptées aux plus jeunes et permet de contrôler le temps d’écran. En 2019, l’outil sera complété par une version Web. Lancé avant tout pour répondre aux critiques sur le fait que les enfants pouvaient facilement trouver du contenu inadapté sur YouTube, le service a aussi rencontré des critiques à son lancement, Google étant accusé de vouloir habituer les plus jeunes à utiliser ses services et collecter des données sur eux, ce que l’entreprise dément.

  • Instagram, Snapchat et TikTok : des outils très récents

Si Instagram disposait depuis longtemps d’outils de contrôle parental, la limitation du temps n’est arrivée sur l’application qu’en 2022, avant d’être complétée par d’autres options l’année suivante. Le réseau social prévoyait, au début des années 2020, de lancer une version à destination des plus jeunes, Instagram Kids. Mais le projet a été « mis sur pause » en 2021, juste après les premières révélations du Wall Street Journal sur les « Facebook Files » et les études internes menées par Facebook sur les conséquences de l’utilisation de l’application pour ses plus jeunes utilisatrices.

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Snapchat, l’une des applications préférées des jeunes adolescents, n’a également introduit un limiteur de temps qu’en 2022, onze ans après sa création. Quant à TikTok, le réseau social chinois a fait l’objet, ces deux dernières années, de très vives critiques de la part des élus américains. En 2023, il a « imposé » une limitation générale à soixante minutes d’utilisation par jour à tous les utilisateurs identifiés comme mineurs ; relativement aisée à contourner, cette limite peut être « durcie » au moyen d’un système de contrôle parental, si les parents ont relié leur propre compte TikTok à celui de leur enfant.

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