Deezer a fait le grand ménage dans son catalogue, en supprimant des millions de morceaux de qualité médiocre depuis septembre dernier. L’idée est de « désencombrer » la plateforme, avant le déferlement attendu de chansons générées par IA.
Depuis septembre 2023, Deezer a supprimé 26 millions de morceaux de son catalogue qui en comptait 200 millions l’an dernier. Cela représente 13 % du contenu total distribué par la plateforme, « beaucoup de contenu dupliqué, du contenu qui n’est même pas de la musique », a expliqué Jeronimo Folgueira, le patron du service de streaming qui a laissé sa place à Stu Bergen depuis le 1er avril.
Des morceaux sans intérêt passent à la trappe
Ces morceaux retirés sont « du bruit, des albums mono-piste [albums composés de copies d’un seul morceau], de faux artistes et des morceaux qui n’ont pas été écoutés au cours des 12 derniers mois », a-t-il précisé durant les résultats financiers de l’entreprise.
Deezer reçoit environ 100 000 nouveaux morceaux chaque jour (!), et tous ne sont pas des contenus de grande qualité, ce qui explique pourquoi la plateforme s’est lancé dans ce gros nettoyage. Le volume de chansons générées par IA soumises à Deezer n’est pas encore très élevé, a relevé Jeronimo Folgueira, mais « il continue d’augmenter ». Toutefois, s’il est très facile de créer du contenu avec l’IA, « le problème, c’est que personne ne le trouve dans un océan de contenus », affirme le dirigeant.
L’analyse de l’ex-patron de Deezer, et d’une partie de l’industrie aussi, c’est qu’il ne suffit pas de proposer le plus gros catalogue possible. L’important est surtout de faire « remonter » les chansons susceptibles de plaire aux auditeurs. L’intelligence artificielle peut donner un coup de main, mais une touche humaine reste indispensable : des chansons conçues par de vrais artistes, mises en avant par des spécialistes de chair et de sang, et écoutées par de vrais auditeurs.
« Personne ne se soucie [des chansons générées par IA] », affirme Jeronimo Folgueira. « Ce qui importe aux gens, c’est le contenu créé par les artistes qu’ils aiment et la musique qui a réellement un sens pour eux. Donc, cette connexion avec de vrais artistes est extrêmement importante. Et c’est quelque chose que les machines n’ont pas actuellement ».
Des paroles rassurantes, qui s’appuient sur des études comme celle de Luminate qui, dans son rapport annuel 2023, avait calculé que sur 184 millions de morceaux suivis par la firme sur les services de streaming, 45,6 millions (quasiment le quart) comptaient… 0 lecture. 86,2 % affichent moins de 1 000 lectures.
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Source :
MBW