La présentation des résultats financiers trimestriels de Tesla a confirmé que le constructeur ne parviendra pas à atteindre l’objectif de volume qu’il s’était fixé. L’annonce un peu plus tôt d’un ensemble de 344 000 véhicules livrés au troisième trimestre 2022 suggère qu’il n’atteindra pas l’objectif de 1,5 million de véhicules pour 2022, les attentes se portant désormais vers 1 million d’unités.
La diffusion du bilan financier a fait chuter sa valeur en Bourse de près de 5%, dans un contexte à la baisse depuis de l’année de l’ordre de 37%, les investisseurs craignant de plus en plus de voir la firme se faire déborder par les constructeurs chinois et remonter peu à peu par les européens.
Mais les voiture électriques ne sont pas le seul atout de la firme. Elle se prépare à se lancer sur un créneau qui pourrait bien lui apporter une forte croissance : celui des poids lourds électriques.
Premières livraisons en décembre
Après plusieurs années de maturation et divers reports, le Tesla Semi est désormais prêt pour la production de masse et les premières livraisons interviendront dès le mois de décembre 2022 en commençant par la commande de PepsiCo.
Avec 800 km d’autonomie annoncée, les performances de la motorisation électrique en couple instantané, une charge rapide de 1 MW et surtout la promesse d’un coût énergétique au mile ou au kilomètre très bas, de l’ordre de 2 KWh / mile, le Tesla Semi veut révolutionner le secteur du transport de marchandises, jusque-là largement pointé du doigt pour ses émissions polluantes.
Mais tout ceci ne serait que de la démonstration si le véhicule n’était produit qu’en petites quantités. Certes, le point de départ passera par un ligne de production du côté de la Gigafactory 1 du Nevada qui n’offrira qu’un rythme de 5 poids lourds produits par semaine (soit 250 camions par an) mais Tesla a de tout autres ambitions.
Assurer une production élevée rapide pour prendre l’avantage
Durant la présentation des résultats financiers, Elon Musk a indiqué que la production des Tesla Semi allait migrer vers la nouvelle Gigafactory du Texas (qui doit aussi produire le pickup électrique Cybertruck) avec l’ambition de faire rapidement grimper la cadence à 50 000 véhicules produits dès 2024.
Ce rythme est celui voulu pour la production aux Etats-Unis mais l’homme d’affaires a déjà indiqué que d’autres sites en dehors de l’Amérique du Nord participeront à la production.
Tesla garde le secret du prix de son poids lourd électrique qui pourra fonctionner en convois (platooning) et profiter de fonctions de conduite autonome. Pour sa batterie, le Tesla Semi n’utilisera pas les nouvelles cellules 4680, au moins dans un premier temps, ce qui devrait faciliter le rythme de production.
Les cellules 4680 doivent offrir une plus grande densité énergétique mais leur production reste un casse-tête qui aurait risqué de retarder encore un projet déjà plusieurs fois repoussé.
Plusieurs constructeurs ont dévoilé des semi-remorques électriques mais ils sont encore rares et, surtout, ils ne seront sans doute pas en mesure de proposer des tels volumes de production avant plusieurs années. Tesla veut donc tenter de jouer sur les volumes pour prendre l’ascendant, devenir incontournable et s’imposer dans le temps.