Pour la troisième année consécutive, le cabinet Talan s’est intéressé à la diffusion des technologies d’IA générative auprès des Français, à la fois dans leur vie personnelle et professionnelle. L’adoption est ainsi toujours marquée par un fort dynamisme.
L’étude Ifop réalisée en mars 2025, auprès d’un échantillon de 1100 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, confirme que les IA génératives sont encore cette année en plein essor.
45% de Français utilisateurs au quotidien
Pour Talan, la trajectoire suivie est ainsi celle d’une adoption massive. En 2025, 45% des Français sondés déclarent utiliser la GenAI au quotidien. Cela représente une progression de 40,6% par rapport à l’année précédente.
L’intelligence artificielle générative bénéficie en outre d’une très forte notoriété auprès de la population. 86% des sondés ont déjà entendu parler de ces technologies, contre 78% en 2024. Et la notoriété est encore plus élevée parmi les moins de 35 ans (91%).
Dans l’univers professionnel, ce sont 43% des personnes interrogées qui déclarent recourir à ces outils au travail. Mais les bénéfices de ces usages sont-ils tangibles ? L’argument de la productivité se démarque.
59% de professionnels encouragés par l’entreprise
29% affirment que leur productivité et leur efficacité ont augmenté de plus de 40% grâce à ces technologies. De quoi justifier pour une majorité de salariés français l’intérêt des décideurs en entreprises à favoriser l’adoption de la GenAI.
52% des utilisateurs professionnels se sentent encouragés dans leur usage des IA génératives. Cet encouragement n’est toutefois pas systématiquement accompagné. Parmi les sondés, seuls 15% sont formés.
Or, parmi ce même échantillon de Français, 73% estiment ne pas avoir les connaissances suffisantes pour utiliser ces technologies efficacement. Autre frein observé : l’absence d’outils gouvernés fournis par l’entreprise.
Pas de politique d’outillage des salariés
“9% des répondants travaillant en entreprise indiquent que leur organisation leur a mis à disposition des IA génératives, et 49% affirment que leur entreprise n’a pas l’intention de le faire”, mesure l’étude Talan/Ifop.
Cette politique encourage donc a priori le shadow AI et le recours à des produits grand public – avec des conséquences possibles en termes de confidentialité des données. De fait, ChatGPT demeure le service le plus répandu.
“ChatGPT d’OpenAI reste l’outil privilégié par 72% des utilisateurs, devant Gemini de Google (20%), Copilot de Microsoft (12%), tandis que l’entreprise française Mistral fait une entrée remarquée (6%) au côté de Deepseek, l’IA venant de Chine.”
Portrait moyen de l’utilisateur : jeune et urbain
Talan fait aussi état d’une intensification des fractures générationnelles et territoriales dans l’adoption de l’IA générative. Des disparités apparaissaient déjà lors des précédentes éditions de l’étude. Celles-ci s’accroissent, notamment entre les générations.
“85% des 18-24 ans utilisent aujourd’hui les IA génératives (68% en 2024), 63% des 25-34 ans (contre 47% en 2024), mais seulement 31% des 35 ans et plus.”
Des fractures aussi entre les territoires. L’Île-de-France concentre 59% des utilisateurs, contre 44% dans les communes urbaines de province et 34% dans les communes rurales. Cette cartographie peut toutefois s’expliquer par la répartition des emplois et secteurs en France.
Les populations de cols blancs les plus susceptibles d’utiliser des outils numériques comme l’IA générative dans leur quotidien, en particulier professionnel, se concentrent dans les villes, à commencer par la région parisienne.