En septembre 2022, la sonde DART a volontairement percuté à grande vitesse l’astéroïde Dimorphos avec l’objectif d’observer ce qui allait se passer ensuite. Il s’agissait de tester la possibilité de dévier un corps céleste si jamais il venait à risquer d’entrer en collision avec la Terre.
L’impact a eu pour effet direct de créer une immense queue de débris visible par les télescopes spatiaux, l’astéroïde se révélant dans le même temps moins dense et consistant que prévu.
Quelque temps après, l’analyse de sa trajectoire a montré que la sonde DART avait bien causé une modification de son orbite autour de son astéroïde compagnon Didymos en la raccourcissant de 33 minutes.
Perte de matière et orbite raccourcie
L’effet a été progressif sur plusieurs semaines à mesure que l’astéroïde perdait de la matière. Comme dans d’autres observations, il apparaît que l’objet est surtout constitué de roches accolées par gravité autour d’un coeur solide plutôt qu’un réel bloc solide et homogène.
La configuration est similaire à celle de l’astéroïde Bennu sur lequel la sonde Osiris-REX a récupéré des échantillons. Cette dernière s’était enfoncée dans le sol mou du corps céleste et avait embarqué plus de débris rocheux que prévu, au point de compliquer la fermeture du module de récupération.
Avec une orbite raccourcie, Dimorphos est désormais environ désormais 37 mètres plus proche de Didymos qu’avant l’impact.
La sonde européenne HERA, qui décollera en 2024 et arrivera sur place en 2026, doit examiner en détail l’astéroïde Dimorphos et les conséquences du choc cinétique de la sonde DART mais, dès à présent, une nouvelle conséquence de l’impact est apparue.
L’astéroïde Dimorphos a changé d’aspect
Selon une étude publiée dans Planetary Science Journal, en percutant l’astéroïde Dimorphos, la sonde DART a non seulement modifié sa trajectoire mais aussi sa forme.
D’un objet sphéroïde aplati, comme un ballon qu’on aurait écrasé, l’astéroïde s’est transformé en une sorte de pastèque (un ellipsoide triaxial). Cette conclusion provient des données de la sonde DART elle-même avec les photos prises avant l’impact, du système radar GSSR (Goldstone Solar System Radar) qui permet de connaître la vélocité et la position précise de Dimorphos par rapport à Didymmos mais aussi les données récupérées par des télescopes terrestres mesurant la réflexion lumineuse de l’astéroïde avant et après impact.
Toutes ces observations permettent de mieux comprendre la nature des astéroïdes, leur composition interne comme externe et les possibilités offertes pour les dérouter lorsqu’ils représenteront une menace pour la Terre.