Des dizaines d’applications directement liées à des organisations sanctionnées par les autorités américaines sont distribuées par l’App Store et le Play Store, en contradiction totale avec la législation US. Apple et Google ont commencé le ménage.
52 applications dans l’App Store et 18 sur le Play Store ont été épinglées par la dernière enquête du Tech Transparency Project (TTP), car elles sont connectées à des organisations sanctionnées par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor américain. Les entités listées subissent un gel de leurs avoirs, des restrictions sur l’accès au système financier international, et ni les entreprises américaines, ni les citoyens du pays ne peuvent effectuer de transaction avec elles.
Graves lacunes dans les filtres d’Apple et Google
Les apps en auestion sont liées à des banques russes soutenant l’effort de guerre en Ukraine, à une organisation paramilitaire chinoise impliquée dans la répression au Xinjiang, ou encore à une entreprise contrôlée par un trafiquant de drogue lituanien. Certaines d’entre elles correspondaient exactement au nom figurant dans la base de l’OFAC ; d’autres différaient seulement par la ponctuation ou l’usage d’un suffixe d’entreprise. Apple et Google ne cessent de faire valoir la sécurité de leurs boutiques et l’efficacité du filtrage : manifestement, il y a des trous dans la raquette.
L’App Store est particulièrement mis pointé du doigt. Apple a déjà été sanctionnée en 2019 pour un cas similaire et avait promis d’améliorer ses outils de détection. Pourtant, TTP montre que 17 apps ont été approuvées après l’entrée en vigueur des sanctions, et 27 ont été mises à jour sans être bloquées. Google affiche un problème comparable, même si l’ampleur est moindre.
Un grand nombre d’apps présentent des liens cassés vers leurs pages de confidentialité ou d’assistance, en contradiction avec les règles de l’App Store. L’enquête reproche aux mécanismes de contrôle des deux boutiques de ne pas être au point, alors qu’Apple et Google sont tenus de se conformer strictement aux sanctions US. En hébergeant ces apps, les deux groupes se mettent dans l’illégalité : non seulement ils leur offrent un service, mais ils perçoivent aussi des frais de développeur, voire une commission sur les achats intégrés dans certains cas. L’OFAC rappelle que la responsabilité civile peut s’appliquer même en cas de violation involontaire.
Lorsque TTP a transmis sa liste aux deux entreprises, Apple a retiré 18 apps (17 restant accessibles), et Google en a supprimé 17 sur 18. Elles affirment respecter les lois sur les sanctions, mais n’ont pas expliqué pourquoi ces cas avaient échappé à leur surveillance.
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Par : Opera
Source :
TTP