Avec un système de réduction active du bruit malgré un design semi-ouvert, les Buds 5 reprennent exactement le même concept que les écouteurs d’Apple. Mais à seulement 100 euros, peuvent-ils constituer une véritable concurrence ?
Dans la (très) grande famille des produits Xiaomi, je demande les écouteurs conçus pour concurrencer les AirPods 4 avec réduction active du bruit. Telle est en effet la mission de ces Buds 5, commercialisés toutefois à moitié prix (100 euros) par rapport au modèle d’Apple. Deux caractéristiques sont cependant similaires : leur form factor classique pour des oreillettes (qui plaira aux allergiques aux intra-auriculaires) et malgré ce format semi-ouvert, un système de réduction de bruit active.
Le design est en tout cas très différent de leurs concurrents américains. On est ici plutôt dans le clinquant que le minimalisme, notamment dans la couleur gris titane de notre exemplaire de test (ils sont également disponibles en noir graphite et en blanc céramique.). Le capot du boîtier est en plastique brillant, la partie inférieure plus mate. À l’arrière sur la charnière, un très discret logo trahit la collaboration avec Harman sur la partie audio.
Les écouteurs reprennent cette alternance entre brillance sur l’extérieur des tiges et revêtement mat pour le reste de leur corps. Sur leur partie interne, une couronne perforée assez jolie masque le capteur de proximité utile à la mise en pause de la lecture lorsqu’on retire les écouteurs des oreilles. Malgré le tarif très abordable, la finition n’a pas été prise à la légère, les finitions sont impeccables et la charnière du boîtier ne présente aucun jeu gênant.
Ultra léger et très confortables
Le boîtier (36 grammes), tout comme les écouteurs (4,2 grammes l’un) sont très légers. L’ensemble se glisse facilement dans une poche sans gêner grâce aux dimensions réduites de l’étui de charge (53,9 mm × 53,2 mm × 24,5 mm). Si ce dernier n’est pas étanche, les écouteurs sont quant à eux certifiés IP 54 (résistants à la poussière et aux projections d’eau). Les porter durant un exercice physique peut toutefois être risqué. Selon les morphologies d’oreilles, ils tiennent plus ou moins bien en place et peuvent donc tomber. Mieux vaut les essayer avant de se lancer dans une séance de running intensive. Une chose est sûre en revanche : leur confort. Nous avons pu les porter une journée entière sans jamais être gêné.
L’appairage Bluetooth (5.4 avec LE Audio) se fait facilement, mais ne bénéficie d’aucune compatibilité avec les systèmes rapides de Google ou Microsoft. Il faut donc presser longuement le bouton situé sous le boîtier pour le rendre détectable. Les Buds 5 sont ensuite configurables au sein de l’application Xiaomi Earbuds (iOS et Android). Quelques options sont proposées : ajustement de l’intensité du niveau d’annulation de bruit, configurations des gestes de commande, effets audio (son immersif, égaliseur manuel à dix bandes), détection intra-auriculaire et connexion multipoint. La liste est limitée, mais l’essentiel est bien là.
La blague du « son immersif »
Une rubrique « Enregistrements » est également intégrée à l’application. Elle permet de déclencher un enregistrement depuis les micros des écouteurs et d’accéder aux fichiers. Il est même possible d’enregistrer en configurant la fonctionnalité sur une gestuelle, comme une double pression sur la tige d’un écouteur. C’est autant pratique qu’intrusif puisque cela permet d’enregistrer n’importe qui à son insu. Les commandes se font donc en pinçant les tiges une, deux, trois fois ou en laissant appuyé de manière prolongée. Dommage que le volume se règle également par pression plutôt qu’en faisant glisser son doigt sur une tige.
Le son immersif peut quant à lui être oublié d’emblée tant le résultat qu’il propose est catastrophique. On a l’impression qu’il ajoute simplement un filtre passe-haut et un effet de réverbération. Aucune spatialisation (qui est bien meilleure en stéréo classique) n’est ici recherchée. Ce procédé tellement mauvais était pourtant activé par défaut lors de notre première utilisation des écouteurs. Nous avons alors failli définitivement ranger les Buds 5 dans leur boite pour ne plus jamais y retoucher, avant de se rendre compte de la chose et de désactiver l’option immédiatement. 
Des basses bien présentes
Là, la restitution audio s’est heureusement largement améliorée. Il faut dire qu’avec des transducteurs à double aimant de 11 mm, on s’attendait tout de même à un peu plus de basses. Les Buds 5 s’en sortent plutôt bien sur ce point, dans la limite évidemment de ce que sont capables de faire ce genre d’écouteurs. Sans être intra-auriculaires, difficile en effet d’augmenter la pression acoustique dans le canal auditif. L’intensité des basses dépend donc beaucoup de la position de l’écouteur dans l’oreille. Les aigus sont également bien représentés, mais supportent en revanche beaucoup moins la montée en volume où beaucoup de distorsion se fait entendre sur ces fréquences hautes.
Les médiums auraient gagné à être quant à eux un peu mieux mis en avant, les voix manquent clairement de corps et paraissent bien fades. Le système logiciel AudioEFX mis au point en collaboration avec la réputée marque audio Harman n’y change pas grand-chose : la qualité audio des Buds 5 est correcte pour ce prix et ce form factor, mais sans faire de miracles. Et autant dire qu’à ce niveau de performance, l’intégration du codec aptX Lossless tient plutôt du gimmick marketing que des capacités réelles.
L’autonomie marque le pas
La réduction de bruit elle non plus n’est pas mirobolante. Elle réduit légèrement les bruits continus (moteur de voiture, roulement en transports, etc.), mais ne produit certainement pas une sorte de bulle de silence comme peut le faire ce procédé sur des écouteurs intra-auriculaires. Le triple micro intégré est en revanche bien plus efficace pour capter la voix en utilisation kit mains libres. On reste intelligible même dans des environnements bruyants, telle qu’une rue passante.
L’autonomie des batteries de 35 mAh sont quant à elle assez limitées, puisque nous avons tout juste atteint les 3 h 25 de fonctionnement ANC activée avant extinction des écouteurs, loin des 6 h 30 promises par le constructeur. On se consolera avec la possibilité de les recharger un peu plus de six fois grâce à l’étui et sa batterie de 480 mAh.
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