des coupures d’Internet à craindre cet hiver ?

des coupures d'Internet à craindre cet hiver ?


Les opérateurs télécoms redoutent des coupures d’Internet pendant l’hiver. Selon eux, la pénurie d’énergie pourrait venir perturber les réseaux de télécommunications. Ils pointent du doigt une des mesures envisagées par le gouvernement pour soulager le réseau électrique.

La menace d’une pénurie d’énergie plane sur l’Europe. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, les pays européens rencontrent de grandes difficultés d’approvisionnement en électricité. Quelques mois avant le début de l’hiver, la France envisage d’ores et déjà des coupures d’électricité ponctuelles pour soulager le réseau.

Elisabeth Borne, la Première ministre, a en effet admis que des opérations de « délestages » pourraient avoir lieu dans l’Hexagone. Concrètement, le gouvernement pourrait décréter des coupures ciblées et temporaires de l’approvisionnement. Pour économiser l’énergie, l’administration Macron demande aux Français d’adopter les bons gestes, comme débrancher momentanément le WiFi.

« Sur l’électricité, chaque année on se prépare à devoir faire face à des pics de consommation qui peuvent conduire à du délestage tournant, c’est-à-dire qu’on coupe, sur une courte période de moins de deux heures, par quartier », explique Elisabeth Borne sur France Inter.

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Des coupures d’Internet en perspective ?

Dans ce contexte, les opérateurs télécoms craignent que les réseaux fixe et mobile ne rencontrent des perturbations dans le courant de l’hiver. Interrogée par nos confrères du Figaro, Liza Bellulo, secrétaire générale de Bouygues Télécom et présidente de la Fédération Française des Télécoms, explique :

« sans électricité, les relais mobiles ne fonctionnent plus, or, 95% des communications d’urgence transitent par ces réseaux ». 

Pour baisser les dépenses énergétiques liées aux transports, le télétravail pourrait à nouveau se généraliser. C’est en effet l’une des mesures préconisées par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Sous pression, les entreprises demanderaient à leurs employés de travailler à domicile pour réduire leur consommation de chauffage et d’électricité. Dans ce scénario, de nombreux télétravailleurs seront dépendants d’Internet pour assurer leurs tâches.

« Pour réduire les dépenses de transport, il pourrait être demandé aux salariés qui le peuvent de télétravailler. Mais qu’en sera-t-il si Internet est coupé, faute de courant ? », s’inquiète Liza Bellulo.

Pour la Fédération Française des Télécoms, les opérations de délestage pourraient compromettre le bon fonctionnement des réseaux de télécommunications. De plus, le redémarrage « d’une antenne qui a été complètement arrêtée est un processus complexe », souligne Liza Bellulo.

« Le secteur est prêt à prendre des mesures volontaires pour la sobriété énergétique, mais sans que cela porte atteinte à ses activités », déclare la secrétaire générale de Bouygues Télécom.

Accélérer le déploiement de la fibre et de la 5G

Pour réduire leur consommation, les opérateurs recommandent plutôt d’accélérer le déploiement de technologies comme la fibre optique. Comme le souligne Liza Bellulo, la fibre optique est « moins énergivore que le cuivre ». Thomas Reynaud, directeur général d’Iliad, maison mère de Free, abonde dans le même sens. Le dirigeant estime que c’est « un non-sens énergétique d’avoir deux réseaux télécoms en parallèle, l’un en fibre optique et l’autre en cuivre ». Installé en grande partie dans les 1970, le réseau ADSL sera progressivement démantelé par Orange.

Même son de cloche du côté de la 5G, la nouvelle norme qui va remplacer la 4G. En cours de déploiement en France, la 5G consomme beaucoup moins d’énergie que la 4G. Selon une étude de l’équipementier Nokia, « les réseaux 5G sont jusqu’à 90 % plus efficaces en matière d’énergie par unité de trafic que les anciens réseaux 4G ». En effet, la 5G utilise moins d’énergie pour se connecter aux stations que la précédente norme.

« À chaque nouvelle génération de téléphonie mobile, l’empreinte environnementale baisse », explique Liza Bellulo.

Malheureusement, la fibre et la 5G ne sont pas des solutions d’urgence. Le déploiement de ces technologies s’inscrit « dans le long terme ». Le secteur est plutôt en quête de solutions rapides pour « passer l’hiver ».

Source :

Le Figaro



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