des développeurs de jeux vidéo contre l’extrême droite

des développeurs de jeux vidéo contre l’extrême droite


Faire campagne par le jeu vidéo, telle est l’initiative de militants du Nouveau Front populaire (NFP) pour les élections législatives. Jeudi 4 juillet, deux créateurs ont publié sur la plate-forme itch.io le jeu vidéo Le Cœur à gauche qui reprend les codes des jeux de romance (Dating Sim) et se revendique d’Amour sucré, succès français du genre. On y retrouve des alter ego de figures du NFP revus et corrigés sous le prisme de ce genre de jeu narratif, dans lesquels les personnages sont dotés de physiques très flatteurs de jeunes premiers.

La veille, le game designer et vidéaste Géraud Zucchini et le bédéaste Petit Pied lançaient le « minijeu défouloir » Barrage populaire, sur itch.io. « Pour faire barrage au [Rassemblement national] », il faut marteler cliquer aussi vite que possible sur les députés RN qui se répandent sur un schéma de l’Assemblée nationale, afin de les remplacer par des députés NFP avant la fin du temps imparti.

Foule populaire, publié il y a une semaine sur un site Internet et le Play Store d’Android, détourne, lui, les codes du jeu vidéo sur smartphone. Il propose de prendre le contrôle d’un personnage qui s’élance vers des portails symbolisant des mesures politiques. Au joueur de prendre soin de choisir celles qui apparaissent dans le programme de la formation de gauche, telles que « renforcer l’école publique », tout en évitant, par exemple, « privatiser EDF », le tout en arrosant ses adversaires de bulletins de vote.

« Barrage populaire » est un jeu vidéo contre l’extrême droite publié le 3 juillet.

Des précédents en France, aux Etats-Unis ou au Brésil

Cette mobilisation par le jeu vidéo n’est pas une première à gauche : lors de l’élection présidentielle de 2017, Fiscal Kombat, dans lequel le joueur incarnait un Jean-Luc Mélenchon de pixels, capable de secouer ses adversaires, avait à l’époque reçu une large couverture médiatique et avait été loué par le candidat lui-même. Comme les trois jeux vidéo publiés à l’occasion de ces élections législatives, il émanait de développeurs indépendants qui se coordonnaient sur Internet, et non d’un parti.

Si, en 2024, les sympathisants NFP semblent avoir le monopole des initiatives du genre, le camp macroniste et l’extrême droite s’y sont déjà essayés par le passé : les soutiens d’Eric Zemmour ont lancé le jeu vidéo Le Z en 2022 tandis que Les Jeunes avec Macron avaient publié, en 2019, un jeu de plate-forme en soutien à Nathalie Loiseau, alors tête de liste aux européennes.

Dans d’autres pays, les jeux vidéo s’invitent plus régulièrement dans les campagnes électorales. Aux Etats-Unis, c’est ainsi un passage obligé depuis la présidentielle de 2016, la figure de Donald Trump en particulier déchaînant les passions des pro comme des anti. A six mois de l’élection de 2024, les développeurs sont déjà dans les starting-blocks, et certains de leurs jeux, déjà disponibles.

Le Brésil n’est pas non plus en reste. En 2022, Kandidatos proposait des combats entre des avatars représentant Lula ou Jair Bolsonaro. Face au succès (le jeu payant a été téléchargé plus de 170 000 fois), ses développeurs ont depuis conçu Kandidatos Kart, un jeu de course dans lequel des politiciens prennent le volant de toutes petites voitures.



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